
Gilles Paris : l’auteur qui voulait mettre des mots ailleurs que dans sa bouche
Par Emmanuelle de Boysson – Marnie, 14 ans, ado rousse, des taches de rousseur sur le museau, est une gamine rebelle et sauvage, capable de se montrer violente envers ses petits camarades et de regarder par les trous de serrure. Elle est la petite dernière des Mortemer, famille aisée qui vit dans une île battue par les déferlantes.
Son grand-père a fait fortune en Afrique et aux Etats-Unis. Architecte, il a bâti une maison de verre et d’acier au bord de falaises dangereuses. Sa femme, Olivia ainsi que Luc et Rose, les parents de Mornie, cohabitent. Luc s’absente souvent pour mener la grande vie grâce à l’argent de son père. Des drames se produisent : mort du grand-père, accident mortel de Luc, décès à la suite d’un cancer de Rose. Chacun emporte son secret, mais Mornie, grâce à sa grand-mère, cherchera à les découvrir. Ce roman choral nous tient en haleine jusqu’à la fin. Gilles Paris a su donner vie à des personnages attachants, hauts en couleur, complexes, comme le curé, la fleuriste, le médecin et le coiffeur gay. Ici, les femmes ont la part belle et nous émeuvent. Subtil, juste, sensible, ce thriller envoûte.
Racontez-nous la belle aventure de « Ma vie de Courgette », un film d’animation à succès adapté de votre roman « Autobiographie d’une courgette » ?
Plus de trente ans dans le monde de l’édition comme attaché de presse, davantage en écriture, et toujours aussi émerveillé à l’image de mes narrateurs, probablement parce que je ne juge pas et que j’essaye de comprendre l’autre. Je pardonne aussi facilement qu’on se baisse pour ramasser une pièce. Depuis 2016, je saute d’un nuage à l’autre : mon deuxième roman a été adapté au cinéma, un film d’animation signé par Claude Barras, « Ma vie de Courgette » sur un scénario de Céline Sciamma. Quinze ans après la parution du roman « Autobiographie d’une Courgette », mon plus beau succès de vente, plus de trois cent mille exemplaires à l’époque, vendu dans une douzaine de pays. Le film d’animation, lui, c’est un peu David contre Goliath, fidèle au livre, à son esprit, à sa poésie, au contexte social. Une merveille. Je …