Pouvez-vous définir en quelques mots la notion de photographie documentaire et sociologique ?
La photographie documentaire nait de l’intérêt pour le réel et la photographie sociologique dérive de l’intérêt pour les gens et leurs vies.
Comment avez-vous découvert la photographie Françoise Huguier ?
Quand j’étais prisonnière au Cambodge, dans le camp Viet minh, le commissaire politique s’adonnait à la photographie. Quelques années plus tard, en feuilletant le VOGUE j’ai découvert les photos de Guy Bourdin. Ainsi, tout a commencé.
Votre carrière vous a emmené dans le monde entier. Si vous deviez retenir un souvenir marquant de photographe et décrire pour nous une photographie mentale qui vous est chère, quelle serait-elle ?
Ma carrière m’a amenée dans le monde entier… Le souvenir le plus prégnant, le plus profond est celui du pêcheur bozo au bord du Niger à Tombouctou. J’étais partie pour photographier les hippopotames et tout d’un coup à l’horizon, s’est avancé un troupeau de dromadaires. N’ayant pas trouvé les hippopotames, je me suis précipitée à photographier les dromadaires. Un dromadaire retardataire s’est posé sur l’épaule du pêcheur bozo qui au même temps a baissé la tête. Et j’ai continué à photographier.
Pouvez-nous expliquer les raisons de « cette démarche sociologique » à Deauville ?
Je me pose une question : qu’est-ce que la vie toute l’année à Deauville ? Mon idée est de m’éloigner de la plage et de rentrer à l’intérieur du tissu urbain et des habitations.
« Chaque personne est une histoire » Avez-vous déjà une idée de la manière dont vous allez saisir ces gens ?
J’ai passé plus d’une semaine à Deauville dans les logements sociaux, avec 4 familles. Le plus important au début c’est de leur parler, de les amener à me raconter leur vie et leurs difficultés. Ce qui me permet par la suite de visiter leur appartement et déjà cela me donne une idée pour photographier le sujet et son univers.
Comment fait-on se dévoiler les gens à travers un appareil photo, Françoise Huguier ?
Il faut les mettre à l’aise, les écouter et se laisser guider par eux…
Quelle est votre histore avec le Festival Planche(s) ?
J’ai découvert le festival des Planche(s) Contact l’année où Sarah Moon a exposé. Et la dernière édition où j’étais invitée pour parler de mon projet.
Festival Planche(s) Contact
Festival de photographie de Deauville
Du 21 octobre au 26 novembre 2017
( crédit photo Françoise Huguier – Cyril Zannetacci ) / Le site officiel du Festival
Françoise Huguier : le site officiel
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