Kintsugi. Avec un nom pareil, on a déjà envie d’aller écouter le trio. Par curiosité. Par envie d’évasion. En japonais, le kintsugi est une méthode de réparation des porcelaines ou céramiques à l’aide d’une laque saupoudrée d’or, une philosophie qui prend en compte le passé de l’objet, son histoire. Matérialisée ici par un art exigeant et éclectique, la poudre mélodique se dépose lentement dans la salle sétoise.
Kintsugi : un coeur qui bat grâce au métissage
Le rideau se lève, l’ambiance est toute à la fois onirique, intrigante et apaisante. Le cœur de Kintsugi bat grâce à son métissage. Trois artistes, trois artères ensorcelantes. L’ancien guitariste de Noir Désir, Serge Teyssot-Gay fusionne avec le violoncelliste Gaspar Claus et avec la très underground Kakushin Nishihara, chanteuse tokyoïte formée au luth biwa, instrument emblématique de la culture japonaise.
Dès les premières notes, celles et ceux qui se sentent étranger au monde se connectent à un ailleurs, un endroit où l’on sèche nos larmes intérieures. Le triptyque musical envoûte, nous tend la main. On se laisse porter sans crainte.
Sur les écrans qui servent de décor, des images abstraites, de nature, d’éléments, défilent et appuient ce sentiment d’apaisement nourri par les envolées lyriques et instrumentales du trio. On est bien, on est serein. Kintsugi nous reconstruit, nous unis.
Quand résonne la dernière note, un silence de mort emplit la salle. Un ange passe. Le temps de se réveiller, lentement, comme après un long rêve. Les applaudissements retentissent. On réalise, regonflés à bloc. On a envie de découvrir le monde. Kintsugi a réparé les âmes.
Kintsugi
Serge Teyssot-Gay, Gaspar Claus, Kakushin Nishihara
Théâtre Molière
Scène Nationale de Sète et du Bassin de Thau
www.theatredesete.com
( Kintsugi©Paul Amouroux Philippe Poulenas )
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