Frantz-Olivier Giesbert : Belle d’amour ou la dérive des idéologies
Par Emmanuelle de Boysson – Voilà un écrivain, un vrai ! Immense journaliste, Frantz-Olivier Giesbert a publié des romans puissants comme « L’Américain », « L’Affreux », « La Souille », « Un très grand amour », « Dieu, ma mère et moi », « La cuisinière d’Himmler » et « L’arracheuse de dents ».
Cette fois, il se délecte à raconter la vie trépidante de Tiphanie, dite Belle d’amour, l’une des suivantes de Saint Louis qui participa aux deux dernières croisades en Orient. Elle était belle, bonne pâtissière, elle chantait comme un troubadour, mais elle fut esclave à Paris avant de répondre à l’appel des croisés, en route vers la Terre sainte. Guérisseuse, elle sera la confidente du roi et traversera une épopée guerrière sanglante. On est au cœur du Moyen Age, époque qui s’apparente à la nôtre avec ses guerres de religion, la radicalisation de tant de fous de Dieu. Un roman qui dénonce les dérives des idéologies, exaltant la femme, courageuse, avide de liberté, engagée. L’art de se mettre dans la peau d’une Belle d’amour, de la faire vivre, de nous plonger dans un temps de passions et de foi, comme si nous y étions !
« Belle d’amour » de Frantz-Olivier Giesbert (Gallimard)
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