Depeche Mode : Spirit, un nouvel album d’une beauté vénéneuse
Esthétiques et sombres les nouvelles chansons pop rock electro du trio s’inscrivent dans la veine de leurs albums cultes « Violator » et « Songs of Faith and Devotion ».
En tournant les pages du livret intérieur, on découvre Dave Gahan (chant), Martin Gore (claviers, guitare) et Andy Fletcher (claviers) tout de noir vêtu. D’entrée le ton est donné. Un beat electro proche du drum’n’bass envahit l’espace dès les premières notes. Comme sur le précédent Delta Machine, on retrouve ces sonorités trip hop, aussi riches que subtiles, ces halo de guitares rock lugubre passées à une moulinette electro des plus ténébreuses. Dès « Going Backwards « le trio est dans son élément. La voix y est affûtée, le son esthétique et puissant. De bout en bout, vraiment aucune faiblesse dans les compositions qui reflètent bien l’air du temps.
Depeche Mode : Spirit, un côté magique et intemporel
Dans un ronflement de claviers synthétiques, de batteries martiales et de guitares métalliques, le producteur James Ford sublime ces 12 titres leur donnant ce côté magique et intemporel par ce son de cathédrale. Compositeur de la majorité des titres Martin Gore marque sa différence vocale sur « Eternal » et « Fail » et renouvelle les arrangements en bidouillant ses effets spéciaux, plongeant les titres dans une transe electro d’une noirceur vénéneuse. Si le ton général semble plus apaisé, Dave Gahan explore toujours les méandres du spleen avec des textes cauchemardesques. Avec cette pointe de trip hop dans les rythmiques, ce zeste de rock’n’ roll et ce beaucoup de Kraftwerk dans les structures , voilà une pop rock sombre raffinée d’où surgit ces « Where’s the Revolution », « No More » et « So Much Love » taillés pour faire vibrer les stades. Plus difficiles d’accès « Cover me » ou « Poorman » deviennent de véritables accroche-cœurs au fil des ré-écoutes. La beauté vénéneuse, la noirceur musicale qui font la force de Dépêche Mode continue de nous envouter. On attend maintenant la déclinaison live au stade de France le 01 juillet prochain, un show qui devrait prendre la en forme d’une grande messe initiatique.
Depeche Mode « Spirit » ( Columbia )
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