Olivier Robert : 28 lacs pour un voyage photographique

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Par Clara Mure – Le photographe belge Olivier Robert s’inspire de la peinture japonaise à l’encre (sumi-e) pour photographier ces lacs. Son parcours s’étend du lac Léman franco-suisse à celui du Biwa, son lac de prédilection au Japon, patrie de son épouse.

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Ces deux lacs recèlent des similarités : une superficie équivalente, une présence humaine depuis des milliers d’années, et un musée qui leur est dédié. Cet ouvrage est une véritable invitation au voyage et nous fait passer de la Suisse au Japon, par les lacs de Neuchâtel, de Morat, d’Annecy, du Bourget, mais aussi par ceux de Finlande, d’Angleterre, ou d’Irlande. Vingt-huit lacs au total. Même si Olivier Robert entend inventer une « universalité des lacs », ils sont tous d’une beauté sans prétention et singulière.

Ce livre fait office de support à l’exposition qui lui était consacrée au Musée du Léman, à Nyon, du 19 novembre 2015 au 28 février 2016. Lionel Gauthier, conservateur de ce musée, a d’ailleurs rédigé un préambule à cet ouvrage afin d’introduire les mots d’Olivier Robert et ses photographies.

Les photographies sont réalisées au rythme du « temps qu’il fait et du temps qui passe ». Elles sont minimalistes et tout en noir et blanc, ce qui les empreint d’une poésie certaine et d’une mélancolie palpable. Comme le soulève Lionel Gauthier, le lyrisme de ces lacs se retrouve dans les vers de Lamartine, qui s’en est inspiré : « Ô temps ! suspends ton vol, et vous, heures propices ! Suspendez votre cours. »

Pourtant d’une apparente intemporalité, ces photographies sont le témoignage « de l’accumulation du temps passé » selon Olivier Robert. Il s’attache à « photographier le monde avec lenteur », grâce à la technique de « pose longue », afin de rendre visible les mouvements de l’eau, dans laquelle s’immisce la nature. C’est ainsi que les éléments se confondent, le ciel se reflète dans l’eau qui devient miroir. L’empreinte de l’homme se retrouve aussi dans ces lacs, par des constructions, plus ou moins envahissantes, qui constituent le coeur de ce projet photographique.

À la fin de l’ouvrage, un glossaire répertorie les lacs photographiés et leur apporte une brève description, personnalisée par Lionel Gauthier. Finalement, la volonté d’Olivier Robert semble être de dépasser les frontières administratives pour s’accorder à celles des paysages lacustres.

« Miroirs d’eau – Du Léman au Biwa » d’Olivier Robert (photographies et texte), Lionel Gauthier (texte) et le Musée du Léman (réalisation), aux Éditions Glénat Suisse, 128 pages, 19,99€.

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