
Arthur de Pins : un illustrateur à contre-courant graphique
Par Nicolas Vidal – Pour la sortie de son Art Book Vectorama, nous avons interviewé Arthur de Pins sur cette immersion dans les grandes périodes de sa carrière. Il est évident que l’illustrateur français est singulier dans son approche du dessin tout autant que son pedigree graphique est large et son talent reconnu.
Comment passe t-on de l’animation à la bande dessinée, Arthur de Pins ?
Dans la BD, nous sommes assez nombreux à venir de l’animation. Pour ma part, il y a l’envie de raconter mes propres histoires. Faire un film est une expérience géniale, mais cela demande beaucoup de temps et d’énergie : 4 ans de recherches de subventions et de production pour 10 minutes de court-métrage… Le même intervalle de temps que pour pondre 5 ou 6 albums de BD, soit plus d’histoires à raconter. Par ailleurs, la BD est plus accessible : moins de tabous et un seul décideur : l’éditeur.
Que vous a apporté cette formation en animation dans votre style si singulier de dessinateur ?
Des influences plus variées. Je suis assez sidéré de voir à quel point la BD reste à 99% “encre de chine + aplats en quadri”. Dans l’animation, il existe autant de styles graphiques que de courts-métrages. C’est une meilleure école pour trouver sa patte, je trouve.
Vous avez évoqué sur le site 9ème Art que « la BD permettait beaucoup de libertés ». Pouvez-vous nous en dire quelques mots ?
L’animation coûtant cher et étant – en Europe- cantonnée à l’univers des enfants, il y règne une certaine pudibonderie. Pour rentabiliser son investissement, un producteur d’animation doit faire un film ou une série tout public. Un éditeur de BD s’en fout car …