Bertrand Dicale : une passion opiniâtre pour la chanson française
Par Marc Emile Baronheid – A ceux pour qui l’été en musique signifie autre chose que farandoles niaises et karaokés éthyliques. Arc-bouté à la chanson française avec audace et absence de conformisme, Dicale lui voue une passion opiniâtre. Qu’il lui consacre un dictionnaire amoureux relève moins de l’opportunisme que de la logique affective.
Le principe de la collection appelle, outre l’engagement, une dimension polémique attisée par la présence des uns autant que par l’oubli des autres. Il importe donc d’accueillir en sa bibliothèque cette profusion de notices argumentées avec une pertinence et un souci de dévoilement qui désamorcent l’accusation de parti-pris, voire d’improbité intellectuelle. Tressaillir aux « oublis » ou se réjouir de l’hommage aux inévitables relève de la sphère de la subjectivité. Vous dire que le palmarès honore aussi bien Bob Azzam et la chanson de Craonne que Zaz et les goguettes devrait suffire à convaincre que cet arbitrage au spectre large (de Ferré à Frédéric François) relève d’un hédonisme palpable. Puis vous saurez au moins qui est Gustave Nadaud ; ce n’est pas rien. Si la chanson française est un Everest, ceci constitue un excellent camp de base. Vous chantez ? j’en suis fort aise. Et bien ! lisez maintenant.
« Dictionnaire amoureux de la chanson française », Bertrand Dicale, Plon, 25 euros
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