Vous avez débuté dans les bars en chantant des reprises. Qu’est-ce que cette expérience vous a apportée ?
C’est formateur ! Se confronter à un public qui est venu boire un verre avant de venir écouter de la musique, ça apprend l’humilité. Cela m’a également appris à persévérer et à capter l’attention de mon public malgré le bruit des verres qui tintent et des conversations. Rien de tel que de recevoir les mots et les compliments de personnes en fin de soirée, contents de m’avoir « découverte ». Cela m’a aussi permis de me « faire les dents » sur scène, de m’habituer à jouer devant des gens, de dépasser ma timidité et essayer différentes choses sans avoir l’appréhension du jugement du public.
Quel est l’héritage musical de votre enfance, Irina ?
Mes parents sont de grands amateurs de musique folk (Rickie Lee Jones, Joni Mitchell), de jazz (Tuck and Patti, Louis Armstrong, Billie Holiday,…), mais aussi de rock. Il y avait toujours du bon son à la maison. J’ai grandi avec eux, ainsi qu’avec la musique malgache que mon père et mes oncles faisaient lorsque la famille se réunissait. Il y avait toujours de la musique à la maison, j’ai très tôt baigné dans une ambiance musicale variée.
Quelle est l’histoire de cet album Sailing Home ?
‘Sailing Home’, qui signifie ‘naviguer vers chez soi’, est un peu mon histoire, ma vie à des moments donnés. Les thèmes les plus souvent abordés dans les titres de cet album sont les voyages que j’ai faits, les émotions qui en ont découlées, mais également mes moments de mal-être dont l’écriture m’a permis de me délivrer. Je parle aussi de mes racines, de mon attachement au pays de mes parents (Madagascar), et des gens qui font partie de ma vie. Sailing Home, c’est un voyage autour du monde, et à l’intérieur de mon monde.
Quelle est la part de vos racines dans votre univers artistique ?
Mes racines sont assez présentes. J’ai par exemple dédié ma chanson I Wish à mes ancêtres malgaches, aux membres de ma famille qui sont partis trop tôt, et que je n’ai pas eu le temps de connaître. J’ai écrit Easy to Want lors d’un voyage à Madagascar, il y a quelques années. Ce titre parle d’un retour aux sources, de l’appréhension et l’excitation que j’avais à aller à la rencontre du pays de mes parents. Au niveau purement musical, il n’y a pas beaucoup d’influence malgache, mais je réserve cela à de prochains titres.
Vous signez les paroles et les musiques. Comment se fait ce processus de création ? Qu’est ce qui vient en premier ? Comment choisissez-vous les thèmes abordés ?
J’ai tendance à trouver la musique avant les paroles. Les textes et donc les thèmes viennent souvent à partir de ce que m’inspirent, la mélodie et le rythme de mes musiques.
« Le genre musical de Sailing Home est un mélange de Soul, de Folk et de Jazz »
Vous avez bénéficié d’une solide formation au Conservatoire de Reims. Quels souvenirs gardez-vous de cette formation ?
J’étais toute jeune (j’ai commencé à l’âge de 9 ans), j’y ai passé 5 années. La formation est très bonne évidemment. Par contre, il m’arrivait de ressentir une certaine pression de la part des professeurs. Le plaisir laissait parfois la place au stress… Mais je ne regrette pas, cette formation m’a permis d’acquérir de bonnes bases musicales et de comprendre la musique.
Comment passe-t-on du classique à un univers plus jazz & soul ?
Très facilement ! (rires) Ma formation classique au conservatoire était une base, mais les musiques que j’entends depuis toujours, et celles qui m’attirent en général sont plus diverses. Les voix de Nina Simone, Ella Fitzgerald, ou encore Krystle Warren, Lauryn Hill me fascinent, leur musique m’a donné envie de créer ma propre musique.
D’où vous vient ce nom de scène ?
« Irina » pour mon (véritable) prénom, et le R pour le côté aérien et musical (comme un ‘R’ de musique), mais également parce que c’est l’initiale de mon nom de famille.
Si vous deviez définir le genre musical de Sailing Home, que diriez-vous ?
Un mélange de Soul, de Folk et de Jazz…
Pouvez-vous nous présenter les musiciens qui vous suivent ce projet ?
Oui, alors sur scène, je joue principalement avec Julien Allafort qui m’accompagne à la guitare, Pascal Blanchier à la contrebasse, Lewis René à la batterie. Il y a également Gerald Portocallis, batteur jazz, qui a arrangé mes morceaux pour l’album. Kristele et Candice Dupré m’ont également accompagnée sur scène pour les choeurs dernièrement.
Irina-R
Sailing Home
www.irina-r.com
( Copyright de la photo : Angelo De Grande )
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