
Peter Brook : un metteur en scène passionné et engagé
Metteur en scène reconnu, amoureux de Shakespeare, réalisateur et écrivain, Peter Brook est un artiste accompli. L’homme aux 91 bougies présente « Battlefield » au Printemps des Comédiens. Une incise au monument indien Mahabharata qu’il avait adapté à Avignon, il y a 36 ans, dans une immense fresque de neuf heures. Il revient pour nous sur les fondements de l’une des oeuvres les plus marquantes de sa carrière, sur sa nouvelle pièce et sur la société d’aujourd’hui. Rencontre.
Pourquoi avoir revisité votre oeuvre majeure Mahabharata ?
Quand on voit l’actualité tous les jours et tout ce qui se passe dans le monde, on peut se demander pourquoi on continue à nous montrer des événements qui se passaient il y a cinq ans, cinquante ans, ou même dix siècles auparavant… Et malheureusement ce qui était prévu il y a trois mille ans à une résonance aujourd’hui… C’est dans le titre de notre nouvelle pièce Battlefield. Qu’est-ce que vivre avec la victoire ? Ceux qui ont gagné une guerre, avec toutes ses atrocités, sont responsables de l’avenir maintenant. Tous les hommes d’Etat, qui sont élus et qui viennent faire des discours à l’ONU, se retrouvent devant cette situation : quelle est notre responsabilité ? Alors le Mahabharata et sa sagesse, qui vient de si loin, nous mettent face à la réalité d’aujourd’hui, à tous les niveaux, tout ce qui concerne les conflits, les tentations, les confusions. Et en même temps le message du Mahabharata est positif. Si on regarde les informations tous les jours, on ne peut pas rester confiant pour l’avenir du monde et de l’être humain. Le Mahabharata va plus loin dans la nature du conflit et dans la nature humaine. Il nous amène du courage et de la confiance.
Cette fois-ci, vous vous être concentré sur une petite partie de cette fresque. Pourquoi ?
Quand on a repris ce thème, parmi des centaines, il s’est imposé naturellement à nous, Marie-Hélène Estienne, Jean-Claude Carrière et moi-même. Il parle du monde d’aujourd’hui. Avec Jean-Claude Carrière, un ancien collaborateur, on a commencé à se poser la question de ce choix et il m’a dit que dans l’immense texte du …