Phèdre(s) : Isabelle Huppert au centre d’une profanation scabreuse

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De Florence Yérémian – La provocation est-elle devenue une nécessité absolue au théâtre? L’on peut légitimement se poser cette question face à la nouvelle réalisation de Warlikovski. En guise d’entrée en scène de Phèdre(s), il nous offre une danseuse en string gesticulant lascivement sur des chants arabes… Etrange prologue non, pour nous présenter l’illustre « fille de Minos et de Pasiphaé »? Mais ne soyons pas conservateurs et tentons de comprendre la démarche de ce créateur subversif.

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Pour redonner vie à son héroïne tragique, le réalisateur originaire de Pologne s’est complètement détourné des versions classiques de Sénèque, Racine ou Euripide. Ancré dans la violence et la mixité de son époque, il a préféré puiser dans les textes de trois auteurs contemporains : le cinéaste libanais Wajdi Mouawad, la dramaturge britannique Sarah Kane et le romancier sud-africain John Maxwell Coetzee. Réunissant leurs écrits complémentaires, Warlikovski a revisité le mythe de Phèdre à travers trois variations scéniques d’une rare cruauté.

Afin d’incarner successivement les multiples visages de sa Phèdre, il a judicieusement choisi la figure sibylline d’Isabelle Huppert. Aussi absolue que de coutume, l’actrice se livre entièrement chaque soir en prenant tour à tour les traits d’Aphrodite, de Phèdre et de l’héroïne de J.M. Coetzee: Mademoiselle Costello.
Lorsqu’Isabelle apparait sur scène parée de longs cheveux blancs et de lunettes noires, le ton …

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