Colette : » Paris, je t’aime »
Par Marc Emile Baronheid – Colette a vingt ans lorsqu’elle découvre Paris. Elle l’aimera profondément. Ses premières adresses sont pour l’essentiel choisies par ses maris, ses amants, ses maîtresses.
Puis elle en appréciera de multiples charmes. « j’y trouvai, l’une après l’autre, tant de provinces », avec une tendresse durable pour le Palais-Royal et une attention particulière pour les petites marchandes d’oubli, qui « pêchaient à même le flot des passants de midi » sans maquillage outrancier, se reposant d’une jambe sur l’autre « comme les chevaux qui passent leur vie sous le harnais ». Il en était une qui eût pu prétendre pourtant à l’honorariat : « Soixante-seize ans, une charpente indestructible, les pieds lourds, mais la taille encore droite, le teint d’un vieux vigneron, une paire d’yeux couleur de saphir très foncé, inoubliables, resplendissants, un sourire errant qui n’avait pas d’âge, et ne s’adressait à personne … ».
« Paris, je t’aime ! »,Colette; textes choisis, annotés et présentés par Frédéric Maget,
L’Herne coll. Écrits, 15 euros
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