Jazz In Marciac : retour sur la 38ème édition
Par Nicolas Vidal – bscnews.fr / Arriver à Marciac par la route vous invite à serpenter sur de petites et charmantes départementales au coeur des vignobles de l’appellation Madiran dans le département du Gers. Puis, au bas d’une colline, le petit village de Marciac apparaît après une longue haie de platanes. Rapidement, il est évident qu’il se passe quelque chose ici tant les pulsations musicales vous enveloppent dès vos premiers pas dans les ruelles de la cité du Jazz pour cette 38ème édition de Jazz In Marciac.
Nous voilà digérés par la 38ème édition de Jazz In Marciac qui, pour cette nouvelle année, a proposé à son public pas moins de 120 concerts du 27 juillet au 16 août 2015 dans trois lieux différents. Retour sur un événement incontournable qui devient le temps de l’été la capitale du Jazz !
Les rues donnent lieu à un incessant balais d’aficionados de Jazz qui flânent, sifflotent, se désaltèrent et goûtent goulûment (pour certains) aux spécialités culinaires du Sud Ouest. On vous conseillera à cette occasion si votre route vous amène à Marciac de vous enfoncer dans les petites rues tout autour de la place de l’hôtel de Ville pour trouver un patio ou une gargote qui saura vous recevoir avec enthousiasme pour vous servir ce qu’il y a de meilleur (après le jazz bien sûr) au fil des assiettes qui contiennent une cuisine riche et délicate à base de fois gras, de tomates, de magret ou encore de confit de canard. Ensuite il vous suffira de regagner à pied le chapiteau ou l’Astrada pour assister à ce qui se fait de mieux sur la planète Jazz alors que la nuit tombe langoureusement sur le village.
Pendant deux jours, nous avons vécu sur le fuseau horaire de Marciac où les journées ne commencent réellement que vers 17 heures lorsque la chaleur baisse un peu, que la place de l’hôtel de ville s’emplit des notes jouées depuis la grande scène du OFF.
Tout se termine dans les dernières volutes de musique aux alentours de 2 heures du matin.
Mardi 4 août 2015 – 21 heures – Le chapiteau
Nous avons eu la chance de nous imprégner de l’ambiance électrique du chapiteau où Stephane Kerecki a joué son projet « nouvelle Vague »en introduction de la soirée avec la performance survoltée d’Emile Parisien qui a littéralement cannibalisé avec tout son talent démonstratif la grande scène. Puis la belle et jeune Leyla McCalla a pris la suite de cette soirée où son trio s’est produit avec cette fraîcheur dévolue aux jeunes formations de talent. Leyla McCalla s’est adressée avec douceur dans un bon français à une salle conquise, sous l’effet magnétique de ses chansons folk & jazz.
Enfin Marcus Miller a envahi la scène avec sa formation en pulvérisant ce qu’il restait de sceptiques sous le chapiteau. Le bassiste new-yorkais a repris tous ces classiques en laissant une belle place à l’ensemble de ses musiciens qui s’en sont donnés à coeur joie entre solos et défis musicaux. pour son nouvel album Afrodezia. Du Marcus Miller pur sucre. On déplorera néanmoins le volume bien trop fort de la première partie du concert qui a littéralement écrasé les trente premiers rangs de la salle. Malheureusement, le Slap légendaire dévastateur de Marcus Miller en a pâtit. Assurément. Même si le show était à la hauteur de la notoriété du bassiste new-yorkais, on notera l’incroyable performance du jeune saxophoniste alto Alex Han (à la carrière déjà richement remplie) avec son jeu énergique et toujours juste donnant une réplique puissante à Miller. A suivre.
Mercredi 5 août 2015 – 21 heures – L’Astrada
Le lendemain soir, changement de décor pour l’ambiance plus feutrée de l’Astrada, l’autre lieu phare de Jazz In Marciac pour une soirée placée sous le signe de la féminité jazz avec la chanteuse londonienne Julia Biel et l’inénarrable China Moses.
Depuis son succès en 2013 avec « Nobody Lovees you », Julia Biel a connu une ascension fulgurante. Jamie Cullum en a d’ailleurs fait l’une de ses égéries. Il est vrai que Julia Biel a un style bien à elle qui oscille indolemment entre Jazz & Folk. La jeune londonienne est bien plus qu’une chanteuse. Elle compose, joue du piano et de la guitare. Pour cette soirée, Julia Biel a opté pour la carte de son nouvel album « Love letters and others Missiles » accompagnée par Idris Raman (basse) et Saleem Raman (batteur). Sur cette prestation, on aura préféré Julia Biel au piano pour son jeu plus ample, plus simple, plus jazz et mieux adapté à la salle et à l’assistance de cette soirée. Même s’il est incontestable que la londonienne peut faire de belles choses, ce concert a quelque peu été décevant au regard de ce que nous avions entendus et lus sur Julia Biel. Peut-être du au fait d’une oscillation trop fréquente entre le Folk, pop et le Jazz sans ligne bien définie. A revoir.
Au retour de l’entracte, China Moses a littéralement renversé l’Astrada avec sa fougue et son energie. Puis quelle voix ! China Moses parle beaucoup et met en scène chacune de ses chansons. C’est assurément pour la bonne cause. Accompagnée d’un impressionnant Luigi Grasso (saxophone), Mike Gorman (Clavier), Level Neville Malcom (contrebasse) et José Joyette (batterie), China Moses a largement joué son nouveau projet en cours de réalisation ainsi que quelques chansons de son dernier album » Crazy Blues ». Avec les années, China Moses regorge de peps et d’une énergie qui laisse pantois. Une prestation pleine, frénétique et magnifique de China Moses qui a ravi un public totalement acquis à sons swing et à cette voix qui n’a de cesse à vous coller sur le siège. Un fabuleux moment ! On s’étonnera néanmoins que China Moses n’ait pu jouir d’une programmation sous le chapiteau qui aurait nettement plus correspondu à son style expansif qui déborde de joie et de musique.
Encore une belle année pour cette nouvelle édition de Jazz In Marciac. Nous vous recommandons vivement de vous y rendre dès l’été prochain pour profiter de ce petit coin de paradis musical.
Jazz in Marciac
www.jazzinmarciac.com
Informations
Office de Tourisme
Maison Guichard
Place de l’Hôtel de Ville
32230 Marciac
Tel : 0562082660
www.marciactourisme.com
Retrouvez les artistes dans ce reportage sur leurs sites officiels respectifs :
( Crédit photo Francis Verhnet)
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