Les dictionnaires : les serruriers du monde (2/2)
Par Marc Emile Baronheid – bscnews.fr / Un dictionnaire Malraux, conglomérat de vignettes individuelles ou « gardien de l’exactitude des faits », comme l’ambitionne le préfacier des 1214 pages de cet ouvrage ? Certes, il échappe à la tentation du point de vue unique de la biographie, mais ne peut éviter la subjectivité et, peut-être, l’agitation concurrentielle des divers contributeurs, chaque rubrique portant la signature de son auteur.
Dans le cas de Malraux, on parlera d’un ouvrage réjouissant sans être rieur – rigueur oblige – et abouti, balayant ou dégageant les mécanismes, les ressorts, les perceptions, les harmonies, les indignations veloutées, les affinités électives, les composantes, les intensités, les ambitions, les vibrations, les « postures » de séduction d’un protagoniste majeur de son époque. Aussi ses dilections et ses grands conciliabules intérieurs. Les articles Mauriac et Max Jacob, par exemple, témoignent à souhait des ambitions assumées d’un dictionnaire qui embrasse, par-delà Malraux, quantité de perspectives essentielles du XXe siècle.
« Dictionnaire André Malraux », sous la direction de Jean-Claude Larrat, Classiques Garnier
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