Mary Wesley : un sceau d’impertinence »sucré, salé et poivré »
Par Félix Brun – bscnews.fr / Quand on a seize ans, née d’une bonne famille, que l’on se retrouve enceinte, sans moyens de vivre, comment résister aux diktats familiaux d’un mariage arrangé, d’un avortement, pour faire bonne figure ?
Hébé s’enfuit, quitte les oukases d’un cercle familial moraliste et moralisant. Héroïne singulière en révolte contre la bonne société britannique des années soixante-dix. Elle va se construire une vie et un environnement inaccoutumé, étonnant, paradoxal même : Hébé est devenue cuisinière pour de vieilles dames fortunées. Pour assurer un enseignement de qualité à son fils Silas, elle est « courtisane » pour son « Syndicat » composé d’hommes » bien comme il faut ».
Avec un naturel déconcertant, Hébé va mener cette double vie, au milieu d’une galerie de personnages attachants, originaux et solidaires, tout en s’opposant et s’imposant auprès des « gens bien, bien comme il faut ».
Mary Wesley vitriole, lapide une bourgeoisie anglaise empêtrée dans ses principes d’un autre âge, ses conventions qui occultent lâcheté, petitesse et trahisons. L’écriture est acide, féroce, empreinte d’humanité et d’humour corrosif. Un roman plaisant et dérangeant, plaidoyer pour l’indépendance et la liberté sexuelle de la femme, une satire sans concession des faux-semblants et apparences trompeuses. Mary Wesley a quitté ce monde en 2002 laissant à la littérature un sceau d’impertinence « sucré, salé, poivré ».
Titre : Sucré, salé, poivré.
Auteur : Mary Wesley
Edition : Héloïse d’Ormesson
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