Vice Versa: du très grand Pixar !

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Par Florence Yérémian – bscnews.fr / Vous êtes-vous déjà demandé comment se passait la gestion des émotions dans votre tête? Le dernier film des Studios Pixar vous en offre une merveilleuse description: notre cerveau serait en fait habité par une bande de petits personnages qui réguleraient toutes nos humeurs quotidiennes : il y aurait « Joie » débordante d’optimisme, « Peur » craintif à souhait, « Colère » s’énervant au quart de tour, « Tristesse » toujours au bord du blues et «Dégout » prête à vous faire recracher vos tripes au moindre brocoli pas frais.

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Lorsque l’histoire commence, ces cinq Emotions prennent place dans les méninges d’une petite fille de douze ans nommée Riley. Aussi allègre que sportive, elle a grandi à la campagne avec ses amis et son inséparable crosse de hockey sur glace. Le jour où ses parents quittent le Minnesota pour la grande ville de San Francisco, elle perd tous ses repères et ne parvient plus à contrôler sa sensibilité: dans son esprit les cinq éléments se mettent alors à se chamailler et « Tristesse » commence à contaminer toute la mémoire de l’adolescente avec ses angoisses métaphysiques. Bien que « Joie » imagine une foule de parades pour stabiliser l’équilibre de Riley, peu à peu ses mondes intérieurs disparaissent et d’horribles cauchemars viennent prendre la place de ses songes…

Ce film d’animation est un petit bijoux d’intelligence et de finesse. Présenté comme un parcours ludique dans les engrenages du cerveau, il nous fait parcourir le mécanisme de la mémoire à long terme, le subconscient et le pays des rêves. Son superbe scénario est servi par une explosion de couleurs et des images de synthèse hyper maitrisées qui parviennent à recréer visuellement les cinq émotions de Riley. Parmi ces amusants petits personnages de cartoon, les garçons vont particulièrement apprécier « Colère » avec ses coups de poings fulgurants et ses plans vigifurax; quant aux filles, elles semblent avoir un penchant plus prononcé pour «Joie » dont les grands yeux bleus et les cheveux blonds ne sont pas sans rappeler la pimpante Fée Clochette. Hormis le graphisme léché et la subtilité des dialogues, il faut également saluer le travail d’inventivité du metteur en scène, Pete Docter: il est, en effet, très difficile de mettre en images des notions aussi abstraites que la rage, le manque ou la déprime, d’autant plus lorsque l’on s’adresse à un public d’enfants. Pour ce faire, les créateurs ont fait cogiter leur propre mécanisme cérébral afin de concevoir des univers aussi magiques que le Train de la Pensée, le Dépôt des Souvenirs, l’île de la Personnalité, sans oublier la présence de Bing Bang l’ami imaginaire de Riley qui pleure des friandises lorsqu’il est contrarié.

L’écriture de Vice Versa comporte une très grande symbolique qui s’étend bien au delà de la simple personnification des sentiments: à travers la figure de Riley, elle met aussi en scène le passage de l’enfance à l’âge adulte avec tous les doutes que cela implique. Bien que cet aspect psychologique demeure totalement opaque aux yeux des spectateurs les plus jeunes, ces derniers adoreront Vice Versa ne serait-ce que pour les couleurs, l’énergie et l’émotion qui s’en dégagent. A ce propos, les enfants les plus sensibles passeront parfois du rire aux larmes (il se peut que leurs parents aussi…) mais à l’issue de cette fantastique histoire, ils auront compris que leur gros chagrin n’est qu’une conséquence des caprices de « Tristesse » : cette petite boule bleue a vraiment besoin de sortir de temps en temps de nos têtes pour laisser notre bonne humeur repartir du bon pied!

PS: Les mamans adoreront le clin d’oeil au pilote d’hélico brésilien « Viens, envole toi avec moi… ». Allez-y, vous comprendrez…

Vice Versa (Inside Out)
Film d’animation
Mis en scène par Pete Docter (Coréalisateur de Monstres & Cie et Là-haut)
Sortie nationale: le 17 juin 2015

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