Belén Gopegui fait vibrer notre corde sensible
Par Hugo Polizzi – bscnews.fr/ Madrid, de nos jours. Martina est une adolescente de seize ans. L’école n’est pas son point fort et ses parents se chargent de le lui rappeler continuellement. Sur fond d’une Espagne peinant à sortir de la crise, la jeune fille est confrontée à la dure réalité. Lucas, le père de ses deux meilleurs amis, Vera et Alex, vient de décéder des suites d’une cirrhose. Son rapport à la mort change, et avec lui, son rapport à la vie et au monde.
En quête de repères et d’identité, Martina trouve des réponses dans la musique, mais pas n’importe laquelle : le rock. Elle se reconnaît dans les chansons, notamment parce qu’il y en a au moins une pour tout sentiment, humeur et ressenti : la joie et la peine, le doute et l’audace, l’amour et la haine, etc. Martina fait bien souvent référence à des paroles de chansons pour illustrer son humeur et ses opinions. Elles concordent avec les « codes » de la jeunesse, des codes que les adultes — mis à part Lucas — ne peuvent comprendre puisqu’ils ont les leurs. Le roman, presque comme un journal intime, prend la forme d’une longue lettre écrite au garçon qu’elle aime. Elle y fait état de sa relation avec les adultes (ses parents, le père de ses meilleurs amis), et les adolescents de son âge (ses flirts, ses amis, ses rencontres), ses incertitudes et ses ambitions. Au fil du texte, son comportement révèle un malaise à l’égard de la société. Selon elle, le rock, en tant qu’éducation populaire, est un vecteur de changement social.
« Je crois que les chansons sont comme des sortes de bombes qui explosent en bon ordre. Des bombes à petite échelle, qui cassent des trucs, sans frustration, pas n’importe quoi ou n’importe comment, elles cassent des portes fermées qui auraient dû être ouvertes, des souvenirs qui ne méritent pas d’exister, …
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