Isabelle Fruchart

Isabelle Fruchart : « On n’écoute pas qu’avec ses oreilles, on écoute avec ses yeux, sa respiration, sa peau »

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Par Amélie Coispel – bscnews.fr/ Journal de ma nouvelle oreille est une pièce de théâtre autobiographique, représentée notamment le 21 mai 2015 lors du festival Seules…En scène, au théâtre de l’Ouest Parisien. Isabelle Fruchart a perdu l’audition à l’âge de 14 ans, sans explication. A l’aube de ses 40 ans, elle recouvre l’audition et se heurte à tous les bruits de la vie quotidienne. Une nouvelle appréhension du monde des sons : qu’est-ce-que l’on entend ? Qu’est-ce que l’on écoute ? Quelle est notre relation avec l’univers des sons ? Du papier que l’on froisse au son de la pluie et des paroles de chansons, Isabelle Fruchart livre un témoignage émouvant teinté d’humour sur cette redécouverte de la cacophonie urbaine et de la musique de la vie. Cette pièce, mise en scène par Zabou Breitman, est le récit de vie d’une femme qui a appris « à écouter avec les yeux ». Faisons de même.

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Comment est né ce besoin de parler de votre expérience, de l’écrire, mais aussi de la jouer ?
Au départ, je n’avais pas du tout ce désir de faire un spectacle avec cette histoire, ça ne m’avait pas du tout effleuré. J’ai tenu mon journal intime en me faisant appareiller parce que j’ai vite eu conscience que les sons que j’entendais étaient pour moi extraordinaires, toutes ces choses très banales du quotidien étaient des sensations renouvelées. J’ai trouvé cela tellement magnifique que je me suis dit que j’allais l’écrire pour ne pas oublier. Cela a duré à peu près 9 mois parce que le temps de l’appareillage, j’ai écrit tout ce que je vivais. Et au cours de cette initiation, dirons-nous, j’ai découvert la radio : les voix à la radio. Parce qu’avant, cela me demandait beaucoup de concentration de comprendre. Je me suis mise à en écouter toute la journée et je me suis dit que moi aussi, je voulais faire de la radio. Ainsi, j’ai eu l’idée d’adapter mon texte pour la radio. C’était ça, au départ, mon envie. Avant de l’envoyer à France Culture, j’ai organisé une lecture chez moi, pour faire entendre le texte. Et là, tout le monde m’a dit que je devrais en faire un spectacle, que c’était du théâtre. Mais moi, je n’y croyais pas, je n’en avais pas eu l’idée et je trouvais même cela très prétentieux. Décider de monter sur scène pour raconter mon histoire, j’étais à deux mille lieux de penser que ça pouvait intéresser des gens pour un spectacle. Au cours de cette soirée, une amie de Zabou Breitman était présente et elle lui en a parlé. Zabou a souhaité lire le texte et elle m’a appelée en me disant que c’était du …

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