Être juive et vivre à Berlin en 40
Par Régis Sully – bscnews.fr / Comment une jeune juive a-t-elle pu survivre dans le Berlin des années 1940-1945, antre du nazisme? C’est ce que le lecteur découvrira à la lecture de CLANDESTINE, récit autobiographique de Marie Jalowicz. Pour cela, il faut disposer de complicités lucides ou pas. Les Allemands risquaient gros en hébergeant une juive clandestine contrainte de changer régulièrement de « planque» pour échapper à la Gestapo. La narratrice, Marie, promène le lecteur dans le Berlin populaire de ces années-là. Le regard qu’elle porte sur ses bienfaiteurs est sans complaisance. Parfois l’hôte, nazi bon teint, ignore tout de la qualité de celle qu’il reçoit. Le plus souvent l’acte est pesé, le risque connu comme chez cette militante communiste qui agit par devoir de résistance aux Nazis.
Mais cette complicité s’étend également au voisinage car il est difficile de ne pas éveiller des soupçons compte tenu de la promiscuité inhérente aux immeubles et à l’exiguïté des appartements. Une forme de résistance populaire au régime en place apparaît. Certes, elle n’est pas toujours exempte de calcul machiavélique ainsi cette jeune femme de sous-officiers, nazi de surcroît, qui déclare à celle qui logeait Marie : « Mon mari a dit qu’il …