Jacques Allaire: » Chez Durif, dire c’est faire»
Propos recueillis par Julie Cadilhac – bscnews.fr / photo Marc Ginot/ Jacques Allaire est un homme de théâtre engagé et passionné. Ses créations ne laissent jamais indifférent tant son implication est entière, son esthétique singulière, sa direction d’acteurs investie.
Après La liberté pour quoi faire? et ses cauchemars poétiques, Je suis encore en vie et son cri muet ou encore Les damnés de la terre qui se nourrit aux racines de l’âme humaine, le metteur en scène a choisi de monter le texte d’un « clown mélancolique », Eugène Durif. On y découvre deux femmes-clown et un « Tiers » masculin qui échoueront à représenter un spectacle. L’objectif principal de cette représentation absurde? Rire aux éclats. Aller découvrir cette pièce? ça ne fait ni une ni deux!
Ni une ni deux… comment est née l’envie de monter cette pièce?
C’est une étrange et longue histoire . Il y eut, à l’origine, un chantier fait à Sigean (Aude) il y a longtemps, bien longtemps, en 1997. à partir d’un texte d’Eugène Durif qui s’appelait « Il faut que l’une ait raison pour que l’autre ait tort » et qui était sous-titré «Eloge de la gélodacrye – l’art de rire et de pleurer en même temps.» Nous en avions donné en une seule soirée deux représentations au Festival «Théâtres » (que nous avions créé avec le collectif Abattoir fondé 4 ans plus tôt par Jean Varela, Jean-Marc Bourg, Véronique Do, Christian Pinaud et moi- même. Mais il n’y eut jamais de suite à ce «chantier » malgré mon désir. A cette époque, les priorités du collectif allaient ailleurs. C’etait ma première «mise en scène». Eugène Durif nous avait confié ce texte qui dormait sans succès dans un tiroir et que je décidais de livrer sous la forme d’ une ébauche. J’ai …