Bertrand Gatignol et Hubert : Petit, un récit gothique à dévorer
Par Julie Cadilhac – bscnews.fr/ Petit est le fils d’un Roi-Ogre. Il est a peine plus grand qu’un humain car, à force de consanguinité, la dégénérescence familiale est inéluctable, rendant chaque génération plus petite que la précédente. A sa naissance, son père, horrifié, souhaite le dévorer mais sa mère l’en empêche, nourrissant pour lui l’ambition de rebâtir une nouvelle génération d’ogres vigoureuse.
En effet, on raconte que Le Fondateur de la Lignée était de petite taille et qu’en s’accouplant avec des humaines, il a fondé une génération d’ogres immenses. Petit est ainsi confié, à l’insu de son père et de la cour, à sa tante Desdée, qui vit recluse dans une partie éloignée du château car elle refuse de dévorer des humains et leur voue de l’affection. Petit devra donc choisir entre l’éducation humaniste qu’il reçoit et les instincts familiaux dont il a hérité…
Un récit gothique tout bonnement génial autour du déterminisme familial. D’où notre monstrueuse envie d’en savoir un peu plus à propos de la genèse, les sources d’inspiration et les sentiments des auteurs sur cet album terriblement attrayant !
Hubert / Histoire
Comment est née l’histoire de Petit? De votre intérêt, tout petit, pour les histoires d’ogres et de géants?
On est tous marqué par ce genre de récit quand on est petit, ne serait-ce que parce qu’à cet âge on est tout petit au milieu d’un monde de géants. Mais Petit est en fait né d’une envie d’écrire quelque chose dans la veine des récits gothiques dont j’ai été un grand lecteur vers l’âge de vingt ans ( comme «Le Manuscrit trouvé à Saragosse», «Melmoth») dans lesquels les malédictions familiales et les châteaux géants font partie des ingrédients habituels. Les géants s’y sont naturellement inscrits avec cette idée de lignée en pleine dégénérescence, puisque ça permettait de rendre ça visuel : ils rapetissent de génération en …