Suite française : du prix Renaudot à titre posthume au roman graphique
Par Julie Cadilhac – bscnews.fr/ Irène Némirovski a écrit Suite Française entre 1940 et 1942 qui lui a valu en 2004, à titre posthume, le prix Renaudot. Née à Kiev en 1903, cette fille d’un banquier juif s’installe à 16 ans à Paris et devient, dix ans plus tard, une figure de la scène litteraire française. Ses récits décrivent avec lucidité le portrait d’un monde qui court vers sa destruction. Interdite de publication dès l’Occupation et les lois anti-juives de Vichy, elle décide cependant de raconter la guerre en temps réel dans un roman en cinq volumes… elle n’aura le temps d’en écrire que deux, arrêtée et déportée à Auschwitz en juillet 42. Ses deux filles, qui survivront à la guerre, notamment grâce à la générosité d’Albin Michel, permettront de faire connaître cette oeuvre superbe qui narre les vécus d’une myriade de personnages sur les routes de l’Exode en juin 1940.
Emmanuel Moynot redonne vie avec talent aux Péricaud, aux Corte, aux Michaud et aux Petits Repentis du XVIeme siècle dans un roman graphique tout en noir et blanc. Les trajectoires, les destins, les personnages s’y entremêlent et emportent le lecteur dans un « road-movie» au coeur de l’Histoire et de l’humain: des états d’âme égoïstes de l’écrivain Gabriel Corte à la bonhomie …