Mes sincères condoléances: quand la mort et le rire font bon ménage

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Par Eric Yung – bscnews.fr/ Voulez-vous sourire, rire même, en lisant un bon livre ? Oui ! Alors « BSCNEWS Magazine » vous recommande « Mes sincères condoléances ou les plus belles histoires d’enterrement » ou, selon le sous-titre « Les mémoires incroyables d’un croque mort », un livre paru aux éditions l’Opportun.

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L’excellence de cet ouvrage tient dans ce que, très sérieusement, l’auteur du récit, Guillaume Bailly, un homme de l’art –si l’on peut dire- a écrit sur plus de 300 pages tout ce qui peut être dit sur la mort et sa gestion sociale, sur les activités funéraires et surtout –puisque l’auteur en est un – des croque-mort. En lisant « Mes sincères condoléances » on apprend presque tout du métier d’ordonnateur des pompes funèbres et autres adjoints qui, à l’heure du trépas, sont présents auprès des familles. Comment se lavent les corps ? Comment raser un visage masculin, comment habille-t-on une dépouille raidie, comment l’embaume-t-on et pourquoi etc… Un tout qui doit être pratiqué avec professionnalisme puisque –nous dit l’auteur avec force – « l’enterrement est un moment fort, solennel et unique ». L’argument est incontestable. Cependant, un tel sujet peut-il être drôle et un livre qui lui est entièrement consacré peut-il être agréable à lire. Eh bien oui ! Guillaume Bailly après nous avoir affranchi des « petites ficelles du métier » nous rapportent une foule d’anecdotes aussi cocasses que comiques. Ainsi, par exemple, un jour où notre auteur était de permanence, un homme fort pressé semble-t-il pousse la porte des pompes funèbres. Et sans même dire un bonjour lui demande : « Où puis-je trouver un magasin de spiritueux pour acheter du vin ? » Guillaume Bailly est un peu interloqué par la question mais il lui répond gentiment : « Désolé, je ne sais pas ». Alors, à l’inconnu de répliquer :« Zut alors ! Ma femme m’a dit va voir les croques morts, ils savent toujours où se trouvent les boutiques d’alcool ». Eh oui, les mauvaises réputations ont la vie dure !
Dans le même genre, l’auteur nous rapporte quelques histoires drôles et vraies. Ainsi, cette famille qui avant la cérémonie mortuaire va voir le croque-mort et exige de lui « qu’il fasse court » parce qu’elle doit se rendre vite chez le notaire pour l’héritage. Une autre fois, raconte Guillaume Bailly, « j’ai connu le frère d’un défunt qui avait péri dans un incendie ». Lorsqu’il est est venu me trouver au bureau après la crémation il m’a demandé, sans rire, une ristourne sur le montant des frais d’obsèques « parce que le boulot avait été déjà à moitié fait ». Il y a aussi ce vivant, se souvient encore l’auteur de « Mes sincères condoléances », un proche de la personne décédée qui demande aux gens des pompes funèbres de changer la hauteur du coussin sous la tête du mort une fois, puis deux, puis trois, puis quatre, puis cinq et six et beaucoup plus… Un vrai maniaque ! Bref, « Mes sincères condoléances » est un livre épatant. Bref, le récit grouille de confessions du croque-mort Bailly ce qui fait de « Mes sincères condoléances » un livre épatant qui se lit d’une traite. Ces « Mémoires incroyables d’un croque-mort » publié aux éditions de l’Opportun est –et cela peut paraître un paradoxe compte tenu du sujet – un vrai divertissement.

Mes sincères condoléances de Guillaume Bailly, éditions de l’Opportun.

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