Bertrand Belin : Parcs, le havre d’un musicien-poète
Par Marie Der Gazerian – bscnews.fr/ Le dernier album de Bertrand Belin l’emmène sur les routes de France, dont Béziers en janvier. L’artiste français, après de nombreuses collaborations avec des groupes d’artistes de tous horizons et la création de son propre groupe, Les Enfants du désert – pour lequel il compose la plupart des titres – s’est lancé dans une aventure musicale en solo.
À ce titre, il a enregistré trois albums, salués par le public et la critique : Hypernuit, La Perdue, et Parcs. Dans ce dernier, la voix envoûtante de l’artiste se mêle aux mélodies créées en collaboration avec Shez Sheridan. Parcs révèle des accents folk qui s’enrichissent de bruits naturels et de murmures. S’y dessine un univers céleste aux rifs surprenants, avec voix et notes mélancoliques. Bertrand Belin écrit de véritables poèmes, aux mots qui dansent et aux vers courts, qui en disent beaucoup en peu de mots. Rencontre avec un musicien-poète!
Vous avez collaboré avec des groupes de divers horizons avant de créer le vôtre. Aujourd’hui, vous êtes seul, et vous choisissez vos musiciens ; d’où vient cette volonté ?
Il s’agit d’une évolution douce et naturelle. Les musiciens avec lesquels je joue sont des amis de longues dates.
Votre dernier album a été enregistré avec Shez Sheridan ; qu’avez-vous trouvé en lui qui fasse écho à vos textes ?
Ici je dois vous préciser que j’écris également les musiques. Shez Sheridan avait le rôle de réaliser l’album, donc de prendre en charge la gestion du temps et la qualité du son. C’est un homme raffiné et proche de mes goûts en terme d’esthétique musicale. Notamment l’héritage des années 50/60.
Avec lui, vous avez déclaré (Stéphane Deschamps, « Bertrand Belin : nouvel album éblouissant », Les Inrockcs.com, 09/07/2013) avoir vécu des « choses très belles » : peut-on dire qu’une collaboration va toujours de pair avec une expérience humaine ?
Je pense que tout est possible de ce point de vue mais il est tout de même délicieux et donc préférable de collaborer avec une personne dont on se sent proche. Travailler avec une ordure peut néanmoins se révéler tout autant productif sur un plan strictement artistique.
À l’écoute de vos textes, le caractère poétique surgit de lui-même. Quelle place occupe la poésie dans la création de vos textes ? Avez-vous des mentors en matière de poésie?
La poésie occupe une place importante dans mon travail. Je n’ai pas de mentor mais butine ça et là.
Les histoires que vos textes racontent sont-elles purement imaginaires ? Quels liens entretiennent vos morceaux avec la réalité ?
Je considère qu’il n’y a rien d’autre que la réalité. L’imagination, ou le rêve, sont des formes abusivement déclassées de réalité. Mes chansons intègrent des fragments biographiques en effet.
Que signifie, pour vous, de chanter en français ?
Cela ne signifie rien pour moi de chanter en français. Je veux dire que ce n’est pas un choix. Cela, pour moi, coule de source. Seul compte l’idée que je me fais de la qualité d’un texte, peu m’importe la langue, je les aime toutes.
Pouvez-vous nous parler du titre de l’album, Parcs ?
Parcs, est un mot sec, banal et simple. Au pluriel il se regorge de fraîcheur. Il fait appel à l’idée d’un extérieur contrarié, circonscrit. Et à un havre de paix. C’est ce paradoxe qui me le rend riche.
Vos textes, comme des bateaux, naviguent sur les mélodies : ils suggèrent l’évasion, le voyage. Cette suggestion est-elle une volonté particulière ou le reflet de la façon dont vous les créez ?
Mes textes sont la vapeur des humeurs accumulées depuis l’enfance. Souvenirs, fantasmes, inventions s’y ralliant.
Vous allez jouer sur scène très prochainement, et à Paris le concert est déjà complet. Comment concevez-vous l’échange avec votre public ?
L’échange avec le public compte beaucoup. La scène est pour moi un cap Horn et un refuge. Ces deux pôles s’organisent chaque soir différemment. Il faut les deux pour faire un bon concert.
Dernier album : Parcs (2013) produit par Cinq 7, Wagram Music
Dates de la tournée de Bertrand Belin :
– 19 décembre 2014 [Paris] Théâtre de la ville de Paris
– 16 janvier 2015 [Portes les Valence, 26], Le Train Théâtre
– 17 janvier 2015 : [Béziers, 34], Théâtre Sortie Ouest
– 22 janvier 2015 [Bruz, 35], Le Grand Logis de Bruz
– 24 janvier 2015 [Bethune, 62], Théâtre Municipal
– 13 mars 2015 [Fontaine; 38], La Source à Fontaine
A lire aussi:
CatFish : le duo Rock qui remue la scène française
Jozef : l’arrivée de la chanson à textes
Sylvain Rolland : le grand Ordonnateur musical du Cirque Alexis Grüss
André Robert : » Back to Jazz » au Petit Journal Montparnasse
Nina Attal : « Wha est une autre façon de façon de faire découvrir ces musiques afro-américaines »
Jasz : le talent à la lumière des néons du métro parisien
Robin McKelle : le retour au berceau originel de la Soul