Didier Decoin : quand les faits divers accèdent aux quartiers de noblesse
Par Marc-Emile Baronheid – bscnews.fr / Le polar et les rubriques de faits divers ont des liens consanguins. Le premier trouve dans les secondes un filon inépuisable, tant il est vrai que la réalité y dépasse la fiction.
On aurait tort de mésestimer le fait-diversier, assène Decoin, il est un des meilleurs connaisseurs du genre humain. Un Decoin qui entreprend d’arracher le fait divers au parajournalisme, en donnant des quartiers de noblesse à « mille et une histoires à peine croyables, mais pourtant vraies ». Les faits épinglés ici sont les pièces de la collection personnelle de l’auteur, résultat, parfois, d’une longue sédimentation, comme l’histoire de cette jeune noyée repêchée dans la Seine et devenue « la femme la plus embrassée du monde ». Du curé d’Uruffe – par ailleurs éjaculateur précoce – à la patte torturée d’Angelo Di Marco, un pittoresque et emballant voyage dans l’univers des turpitudes. Mais il ne faudrait pas le résumer à cela. James Dean ou Omaya Sanchez assurent la dimension universelle et accablante du fait divers.
« Dictionnaire amoureux des Faits divers », Didier Decoin, Plon, 24 euros
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