Commençons par une question simple mais essentielle : comment vous êtes-vous rencontrés?
Nous nous sommes rencontrés lors de nos études, dans une école d’Arts Appliqués à Paris.
Vous formez un duo d’auteur: l’un est le trait, l’autre le pinceau…? Concrètement, ça se passe comment?
Nous n’avons pas la même écriture graphique ni le même univers. Nous nous rejoignons, tout en essayant de nous renouveler, de différentes façons selon les projets et nous avons la chance d’être complémentaires. Concrètement c’est un peu comme si nous jouions de la musique dans un groupe, du même instrument mais pas du tout de la même façon.
Quels sont les avantages et les difficultés d’un travail à quatre mains?
Avantage : On va plus vite, on peut travailler même après 22h si le cœur nous en dit, on se fait confiance, on partage le succès s’il y en a… et d’autres que l’on oublie.
Inconvénients : Ceux-ci sont assez personnels… tous les gens qui ont à ramener du travail à la maison pourront comprendre, les autres devront imaginer.
Quelle est la genèse de cet Artbook?
Une envie de présenter nos dessins inédits. Ce livre permet de faire le lien entre notre travail en édition, nos dessins de commande, nos recherches personnelles… et d’en faire profiter les curieux !
C’est aussi le résultat d’une rencontre avec Barbara Canepa et Clotilde Vu, c’est leurs encouragements et leur soutien qui a permis de réaliser ce livre.
Pourriez-vous nous expliquer comment vous avez imaginé de classer vos productions ? Comment est née le concept du classement par » couleurs »?
Nous ne voulions pas de classement rigide, ce sont plutôt des émotions, des sensations différentes, comme une palette de couleurs. Nous nous exprimons par l’image, utiliser les couleurs pour organiser nos pensées nous permet de rester dans le même vocabulaire.
Avez-vous créé certains dessins spécialement pour l’Artbook?
Très peu, essentiellement des recherches pour la couverture.
« Redevenez des enfants, jouez et amusez- vous! « , clame la préface de Rintaro au sujet de ce livre. Une définition idéale de votre travail ?
Cela pourrait être notre mantra !D’ailleurs, si vous deviez qualifier votre travail par deux adjectifs, lesquelles choisiriez-vous et pourquoi?
Marie : Vivant et sincère
Sébastien : Simple et complexeC’est un livre dans lequel on a plaisir à se promener et où l’on fait des rencontres troublantes… notamment de la fameuse Beauté ! L’espièglerie de l’enfance alterne avec le pouvoir de séduction d’une femme adulte pour revenir sur un paysage enchanteur à la nature luxuriante…Avez-vous le même univers initialement ou cet Artbook prouve que votre rencontre se nourrit de vos différences?
Nous n’avons pas le même univers, nous espérons que c’est ce qui fait la richesse de notre travail.Allez, sans réfléchir : on n’est jamais mieux servi que par soi-même. Sans fausse modestie et en toute objectivité, imaginez votre critique presse idéale de cet Arbook :
Nous aimerions que ce soit un petit monde dans lequel on ait envie de plonger pour rêver.L’ArtBook des Kerascoët
352 pages
Éditions : Soleil – Venusdea
Parution: octobre 2014A lire aussi:
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