André Robert :  » Back to Jazz  » au Petit Journal Montparnasse

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Par Nicolas Vidal – bscnews.fr / André Robert a repris le Petit Journal Montparnasse au début de l’année 2013 en le rachetant à Claude Perdriel avec une volonté de redonner un souffle à ce célèbre établissement parisien. Son fil rouge : le jazz, son leitmotiv, la passion et son objectif la convivialité et le plaisir de se retrouver pour des concerts atour d’une cuisine de qualité où il fera bon se retrouver. C’est l’ambition aujourd’hui du nouvel homme du fort du Petit Journal Montparnasse qui revient sur ces deux premières années à la tête du club. Il évoque le rachat, son amour pour le jazz qui remonte à ses jeunes années et nous donne les grandes lignes de son projet pour que le Jazz redevienne le maître du Petit Journal Montparnasse.

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D’après ce qu’on lit, le rachat du Petit Journal Montparnasse a revêtu pour vous un caractère presque magique. Qu’en est-il?
Magique est le privilège d’avoir la possibilité de s’approcher de la réalisation d’un rêve.

Pouvez-vous nous dire comment s’est déroulé son achat ? Étiez-vous seul pour racheter ce lieu parisien célèbre ?
La négociation elle-même s’est faite en une semaine ! Rencontrer, et négocier avec le propriétaire de l’établissement, Monsieur Claude PERDRIEL a été un autre privilège.
J’avais presque abandonné ce projet au moment ou il est revenu une troisième fois sur la table. En une journée j’ai recontacté tous mes futurs associés et, avec leur soutien, j’ai pu conclure très rapidement. Sans le concours de Pascal MOUSSET (confrère restaurateur) et Dominique SAIBRON (Mon ami, Boulanger et associé) je n’aurai pas pu réunir les capitaux nécessaires. Plus que de soutiens financiers, j’ai tenu à m’entourer d’associés en qui j’avais une confiance particulière. Depuis certains d’entre eux se sont particulièrement mobilisés pour m’aider activement dans ce projet : Ludovic DURAND (animation) et Jacques TERNAUX (programmation). Mais tous les associés doivent se sentir propriétaires. Ils sont chez eux, dans leur Club, c’est tout l’esprit de ce projet.

André Robert, quelle est votre histoire avec le Jazz ?
D’abord, j’aime écouter de la musique, ensuite mon frère m’a fait découvrir le jazz rock à la fin des années 70. A la même époque, je fréquentais la maison d’un ami (qui deviendra dessinateur de BD sous le nom de Charlie Schlingo) et j’écoutais des heures entières l’impressionnante collection de disques de Jazz (plus classique) de son père. C’est à partir de cette époque qu’a pu maturer cette envie, qui s’est concrétisée en un projet réalisable. Trente ans, ça peut vous paraitre long mais ça passe très vite.

Quels sont les artistes qui vous ont amené au Jazz ?
Charlie Parker, Dizzy Gillespie, Miles Davis, Art Blakey, Chet Baker, Gerry Mulligan

Comment avez-vous réfléchi au lien cuisine et jazz ? Est-ce le cœur de votre politique avec l’arrivée d’un nouveau chef et une programmation d’artistes différents depuis votre début à la tête du PJM ?
Des valeurs communes de qualité et de précision dans l’exécution, que ce soit en cuisine, en salle ou sur scène. Ensuite il faut faire cohabiter ces univers et c’est pour cela que les soirées se montent avec les artistes. Nous nous adaptons aux souhaits des musiciens qui n’ont pas tous les mêmes exigences.
C’est tout l’intérêt de mon travail : mettre de l’harmonie dans du mélange (mais n’est ce pas en partie une définition du Jazz même ?)

Quels sont les artistes que vous avez rêvé de recevoir et que vous avez reçus ?
Mina Agossi ( lire l’interview ici), Claude Bolling, Thomas de Pourquery, Andy Emler

Et ceux que vous n’avez pas (encore) reçus et que vous avez follement envie de recevoir ?
John McLaughling, Ahmad Jamal, Didier Malherbe, Michel Portal, Yusef Lateef, Ibrahim Maalouf, Pat Metheny, Eddy Louiss, Rhoda Scott

Rhoda Scott revient au Petit Journal Montparnasse le 27 novembre après avoir inauguré la programmation en 1985. Est-ce cela votre idée du  » Back to Jazz » ?
Rhoda Scott nous fait l’honneur de revenir au PJM à l’occasion des 30 ans du PJM. Finalement c’est le Jazz qui est « back to PJM » Mon idée du Back to Jazz, veut simplement dire qu’il y a un projet musical aux commandes du PJM. Il faut que cela se sache tant pour les clients que pour les musiciens.

Vous ne lésinez pas sur l’éclectisme dans le sens où votre programmation est très élargie. Quelle ligne directrice suivez-vous pour votre programmation ? On pense notamment à Art Mengo ou Diane Tell.
Je souhaite défendre une politique majoritairement jazz mais pas exclusivement. Pour reconquérir un public il faut non pas se refermer sur une musique mais s’ouvrir sur toutes. D’autre part je tiens à faire vivre ma vision du Club des années 2010, c’est à dire un endroit où vous venez passer la soirée (musique et repas), et où vous donnez rendez-vous à vos amis pour vous rejoindre. Ce lieu doit fonctionner dans cet esprit de l’apéritif de sortie de bureau au repas des noctambules, tout en passant par l’amateur de Jazz venu juste pour le concert.

Vous avez réalisé votre rêve en reprenant le PJM. Si vous en aviez un autre, quel serait-il, André Robert ?
Après la reprise d’un tel établissement mon second rêve est d’inscrire le PJM dans la durée, et d’être apprécié en tant que salle référence. Je biche à l’idée que l’on nous place au niveau des Clubs de la Rue des Lombards voire de certains Clubs américains. La vraie rançon de la gloire serait d’être demandé par les artistes eux-mêmes, et c’est mon objectif.

Quel est votre album de prédilection à conseiller à nos lecteurs ?
2 œuvres emblématiques : Art Blakey et les Jazz Messengers « Au Club St Germain 1958 » pour l’énergie et le style Club et « Beyond the Missouri Sky » de Charlie Haden et Pat Metheny pour la perfection et le style de cette œuvre.

L’album que vous écoutez en ce moment ?
Un jeune groupe récemment passé au PJM : Les Rugissants « L’Insecte et la Révolution » et le dernier album de Mina AGOSSI « Fresh ».

Pouvez-vous présenter le PJM Orchestra en quelques mots ?
Prenez un groupe de jeunes musiciens talentueux et motivés, proposez-leur de défendre une vision qualitative et dynamique, dans un lieu reconnu mais un peu déserté, et vous avez en retour un orchestre résident qui, tout en gardant une autonomie orchestrale, aura la compétence et l’envie d’interpréter différents styles de Jazz au service de notre public. L’idée serait qu’avec eux nous ayons aussi une base orchestrale « tout terrain » pour recevoir des invités prestigieux au pied levé.

Un an et demi après avoir repris les rênes du PJM, quelles sont vos impressions et un premier bilan ?
Un combat gigantesque, un doute permanent, mais aujourd’hui je suis entouré d’une équipe au service d’un projet et l’horizon se dégage. Nous avons encore trois ans de travail pour sortir la tête de l’eau, mais déjà une dynamique est perçue à l’intérieur comme à l’extérieur.
Personnellement je suis extrêmement fier de vivre cette aventure. Puisse t’elle être couronnée de succès, juste pour avoir la satisfaction de le faire avec cette équipe.

Le Petit Journal Montparnasse
13 rue du Commandant Mouchotte
75014 Paris
0143215670
Métro : Gare Montparnasse ( Lignes 4,6,12) / Gaïté (13)
www.petitjournalmontparnasse.com
contact : infos@petitjournalmontparnasse.com

> Réservation en ligne Soirées Concerts

( Crédit photo – Gilles Ferron )

Programmation à venir :

Jeudi 6 novembre : Yela – 21H30

Vendredi 7 novembre : Gilles Seemann Formule Bop 21H30 ( chronique album ici )

Samedi 8 novembre – Millesim Big Band

Lundi 10 novembre – Gypsy Swing Revival #3 avec Rocky Gresset

Mardi 11 novembre – Bazooka Mandarine

Mercredi 12 novembre – Nougarotribu

Jeudi 13 novembre – NougaroTribu

Vendredi 14 novembre – Diane Tell

Samedi 15 novembre Jazz X

Lundi 17 novembre – Rag’N Boggie

Mardi 18 novembre Le Grand Orchestre du Cirque National Alexis Gruss

Mercredi 19 novembre : Hotel Califourchon

Vendredi 21 novembre : Claude Egea et le PJM Orchestra – Tribute to Clifford Brown

Samedi 22 novembre : Le Five O’Clock Jazz Group

>> Le reste de la programmation à consulter sur ce lien

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