Alex Cousseau et Charles, l’albatros-dragon

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Par Julie Cadilhac – bscnews.fr/ Charles est un dragonnet atypique. Si, comme tous les autres dragons de son âge, il doit apprendre à voler et à cracher du feu, il préfère de loin remplir ses cahiers de poèmes. En plus, ses « ailes de géant » ne lui facilitent pas son apprentissage du vol. Charles est né le 9 avril 1821, le même jour qu’un certain Baudelaire avec qui il partage le goût de l’Idéal et le Spleen de la terre ferme. Mais attention! N’allez pas imaginer que ce dragon va rebuter les jeunes enfants par son caractère poète et ses mots inspirés. Charles a beaucoup de succès auprès des petits et de leurs parents…et comme on les comprend! D’ailleurs, pour vous, on a rencontré son auteur ,Alex Cousseau, et on vous offre, avant que vous ne filiez offrir l’album à tous les bouts de choux que vous aimez, un feu d’artifices de couleurs en accompagnement de ses réponses pertinentes !

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Charles, l’albatros-dragon est né le nez dans Les Fleurs du Mal, non?
Oui, il est né le même jour que Charles Baudelaire. Mais il ne s’est pas appelé Charles tout de suite. Je me souviens que Philippe avait opté pour Archibald. Mais quand il a commencé à le dessiner avec de si grandes ailes, j’ai pensé à l’albatros, l’oiseau d’abord, le poème de Baudelaire ensuite !

D’ailleurs, si vous deviez citer quelques vers de Baudelaire, lesquels serait-ce?
Je ne connais même pas par coeur « l’albatros » ! Les vers que j’ai retenu depuis mon passage au lycée sont les suivants :
« Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle
Sur l’esprit gémissant en proie aux longs ennuis
Et que de l’horizon embrassant tout le cercle
Il nous verse un jour noir plus triste que la nuit… »
(ça correspond bien à l’ambiance des premières pages du prochain livre de Charles)

Espérez-vous que les parents prendront le temps d’expliquer à leurs enfants de qui est inspiré Charles le Dragon? Avez-vous un côté pédagogue?
Les enfants ont le temps pour découvrir Baudelaire. Pas de précipitation ! Un côté pédagogue, moi ? Je ne crois pas et je n’espère pas… en général les livres pédagogiques m’ennuient…

Charles, comme son homonyme poète, n’est pas heureux sur terre et a besoin du ciel pour atteindre l’Idéal… c’est bien ça?
Oui, il a besoin de solitude, de grands espaces, « d’horizons pleins de promesses ».

Dans le deuxième tome, il rencontre le cyclope Polyphème… l’occasion de réaliser qu’on a toujours besoin d’un plus petit que soi?
C’est l’idée du deuxième tome, oui. Charles y fait le tour du monde pour chercher un ami, y fait d’improbables rencontres, avant de réaliser que tout près de lui, dans les plis de ses ailes, un bataillon de coccinelles constitue son premier fan-club, et des amies en puissance !

Lire, rire et apprendre… un peu votre philosophie d’un livre jeunesse satisfaisant?
Dans les livres (jeunesse ou autres) je cherche de l’énergie et des émotions. Toutes les émotions. Ce qui me plaît en tant qu’auteur, c’est aussi de travailler avec des illustrateurs différents, donc des univers différents. Je me laisse surprendre, et mon propre univers s’agrandit un peu à chaque fois.

Comment expliquez-vous le succès de ce dragonnet-poète auprès des enfants? Est-ce aussi ( ou/et peut-être) parce qu’il séduit d’abord diablement les parents par sa prose intelligente, espiègle et poétique?
Très honnêtement, je pense que le succès du livre est dû avant tout aux illustrations de Philippe-Henri. C’est évident. Mais pour que le livre ne lasse pas trop vite (les enfants et les parents), j’espère que le texte est à la hauteur.

Enfin, avez-vous d’autres albums en préparation? D’autres aventures de Charles?
La troisième aventure de Charles paraît normalement l’année prochaine. Ça s’appellera « Charles amoureux d’une princesse ». Et « princesse » rime avec « suspense » !!!

Charles apprenti-dragon
Alex Cousseau & Philippe-Henri Turin
Editions: Seuil Jeunesse
104 pages
Dès 5 ans
Prix: 16€
En librairie le 17 octobre 2013

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