Catherine Cuenca: l’art du roman jeunesse historique

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Originaire de Lyon, Catherine Cuenca est une passionnée d’Histoire. En 2001, elle est remarquée avec son premier roman historique « La marraine de guerre » qui évoque les relations épistolaires qu’entretenaient certaines femmes volontaires avec des hommes au front lors de la seconde guerre mondiale pour leur donner un soutien moral.

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Après avoir travaillé en bibliothèque plusieurs années durant lesquelles elle continue de faire crisser sa plume, elle exerce aujourd’hui à plein temps le métier d’écrivain. Son style,romanesque et vif, a tout pour séduire les adolescents. Après une série mettant en scène une jeune adolescente du XXIème siècle, qui, grâce à un passage temporel, va vivre La Révolution Française à coeur battant, Catherine Cuenca débute chez Gulfstream une nouvelle série intitulée Le mystère de la tête d’or….

Vous rappelez-vous de la première fois où vous êtes dit  » je serai romancière »?
L’idée s’est précisée vers 14-15 ans, alors que j’écrivais des histoires depuis déjà plusieurs années.

Pourquoi avoir ciblé le lectorat jeunesse? Avez-vous déjà écrit pour un public adulte?
Ayant commencé à écrire très jeune, les héros de mes histoires étaient, assez logiquement, des personnes jeunes. Mes premiers textes s’orientaient vers les 10-15 ans et mon rêve était de les publier dans l’une de ces collections de romans pour la jeunesse que je dévorais à l’époque: Castor Poche, Le livre de poche jeunesse… Après la parution de mon premier roman en 2001 au Livre de poche jeunesse, j’ai réalisé que la littérature jeunesse me convenait très bien et j’ai continué à écrire pour ce public. Pour le moment, je ne me vois pas changer de « cible ».

Quelles sont les recettes selon vous pour captiver l’attention des jeunes?
A mon sens, un roman ne s’écrit pas en suivant une recette. J’obéis à mes envies. En partant d’une période historique qui m’intéresse, je laisse les idées venir et je les organise pour former une intrigue cohérente. Puis je me mets au travail en espérant que les lecteurs auront autant de plaisir à lire mes histoires que j’en prends à les écrire.

Vos romans sont toujours liés à l’Histoire ( la Révolution, la première guerre mondiale etc): pourquoi?
L’Histoire m’a toujours intéressée. La manière dont les gens vivaient dans le passé est fascinante. Les temps révolus, justement parce qu’ils ne sont plus, comportent une part de mystère, propre au romanesque. J’aime recréer une période historique dans un roman. C’est un peu comme partir à l’aventure.

Existe-t-il une autre période historique que vous affectionnez particulièrement et sur laquelle vous n’avez pas encore écrit et vous avez en projet d’écrire un ouvrage?
La Gaule celtique, mais aussi l’époque du haut Moyen Age: le temps des invasions dites « barbares » et des Mérovingiens. Ce sont des périodes que je n’ai encore jamais abordées et qui m’inspireront peut-être une histoire, un jour.

Chacun de vos romans nécessite un travail documentaire préalable assez important, on suppose?
J’ai besoin de maîtriser pleinement une période historique pour pouvoir en parler avec aisance. Je me documente beaucoup en amont, dès que les premières idées arrivent, mais aussi pendant l’élaboration de l’intrigue, pour développer certains passages, m’assurer que les situations imaginées sont crédibles.

Dans votre série Le passage des lumières, le dernier tome s’achève sur un mystère qui laisse présager peut-être une suite, on se trompe?lumièresJe termine toujours mes romans sur une action, un dialogue ou une ouverture. Le point final n’en est donc pas vraiment un. Le lecteur est libre de poursuivre l’histoire dans sa tête. J’ai bien sûr ma petite idée sur l’évolution des événements. Mais aucun projet de suite n’est prévu actuellement.

Vos histoires sont souvent teintées de romantisme…qui trahissent la nature fleur bleue de l’auteur?
Les sentiments tiennent une place importante dans la vie. C’est pourquoi ils sont souvent présents dans mes romans, tout comme la violence, l’engagement… Ce sont des éléments qui font partie de la vie. Ils ne reflètent donc pas forcément le caractère de l’auteur.

Vient de paraître une nouvelle série « Le mystère de la tête d’or »: pouvez-vous nous raconter la genèse de ce projet?
Je parlais avec des amis du parc de la Tête d’Or à Lyon et je me suis interrogée sur l’origine de ce nom. C’est ainsi que j’ai découvert la légende de la Tête d’Or, un trésor médiéval enfoui dans des marécages, à l’emplacement du parc actuel. A la même époque, je venais de relire Pauline d’Alexandre Dumas, un roman typique du mouvement littéraire romantique, avec une héroïne et des paysages tourmentés, une atmosphère gothique. J’ai aussitôt imaginé une chasse au trésor dans des lieux hostiles et mystérieux, au début des années 1800, en pleine période romantique.

Et si vous nous en présentiez ses personnages?
Jeannot, 12 ans, et son cousin Riri, 10 ans, vivent pauvrement à Lyon, dans les marais qui bordent la rive gauche du Rhône. Ils espèrent améliorer leur quotidien en mettant la main sur la Tête d’Or. Ce sont deux garçons intrépides, débrouillards et bagarreurs. En dépit des dangers, ils vont aller jusqu’au bout de leur quête.

C’est un roman qui fait peur? vous aviez envie d’explorer davantage encore le côté fantastique?
J’espère que ce roman peut faire peur. J’ai énormément travaillé l’atmosphère dans la veine gothique. Il faut dire que les rues de Lyon au XIXe siècle, humides, sombres et brumeuses, se prêtaient très bien à ce genre d’ambiance.

Combien de tomes sont prévus pour cette série?
Il s’agit d’une trilogie. Le premier tome, Le trésor de l’Isle, est sorti le 17 janvier 2013. Le tome 2 sortira en mai, le tome 3 en novembre.

Mêler l’Histoire au Fantastique, une recette, justement, pour séduire le lectorat adolescent?
Encore une fois je ne travaille pas à partir de « recettes ». J’espère que Le mystère de la Tête d’Or rassemblera autant les amateurs de romans historiques que les lecteurs de romans fantastiques.

Enfin, si vous deviez citer une oeuvre qui vous a marqué à cet âge, laquelle serait-ce?
Etant ado je lisais beaucoup. J’ai eu de nombreux coups de coeur, mais aucune oeuvre ne m’a marquée plus qu’une autre.

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