Jean-Marie Rouart : comment devient-on ce que l’on est ?
Par Marc Emile Baronheid – bscnews.fr/ Ce roman file comme une étoile. Jean-Marie Rouart se raconte apprenti de la vie, compagnon de l’amour, maître du style. Dis-moi quelles sont tes figures tutélaires ; je te dirai qui tu es …Qu’ont en commun Solange et Jean d’Ormesson, doubles fils rouges de ce roman autobiographique ? L’une est d’abord prise à la légère, avant que sa sensualité aérienne impose subrepticement au narrateur un licol de désir et de reconquête. L’autre, viveur au regard naufrageur, est quasi vénéré, élevé au rang de Commandeur intellectuel.
L’erreur suprême face à la vie serait d’imaginer tôt ou tard la comprendre. Tôt et l’on est un gandin ; tard et le sage que l’on croit voir en se rasant accouche d’un soupir. Héritier d’une dynastie de peintres prestigieux, Rouart Jeune aime à aller l’amble avec ces nantis que le déterminisme social englue dans des professions imperméables au rêve. Notaires, banquiers, médecins, gibiers de …