Caprices : une pièce opaque à la mise en scène trop épurée
Par Florence Gopikian Yeremian – bscnews.fr/ La salle est sombre, plongée dans la pénombre. Au cœur de cette nuit théâtrale surgit un râle qui se change graduellement en une respiration lourde et douloureuse. Puis une voix claire se fait entendre, celle d’un homme nommé Goya qui souffre et se morfond.
Étendu à demi-nu sur une table immense, il s’insurge contre les prêtres, les moines et les évêques. A ses yeux, ces serviteurs du Seigneur ne sont que des menteurs qui entortillent le peuple et cachent toutes leurs horreurs derrière le voile mortifère de l’inquisition! Face à leurs méfaits, Goya ne peut garder le silence alors il se rit d’eux subrepticement, par le biais de son art. Dissimulé dans une cave humide, il n’a pour seules armes que son imagination et son arrogance d’artiste: du bout de sa pointe sèche, il fait apparaître un confesseur lubrique, un moine avare cachant son vin ou un prédicateur à tête d’oiseau embobinant ses ouailles. Dessinant avec rage, l’artiste ne se contente pas de railler le clergé, il esquisse également une …