Philip Gwynne : « la quête de Dom n’est pas seulement de rembourser la dette »
Par Julie Cadilhac – bscnews.fr/ Philip Gwynne grandit dans le sud de l’Australie. Joueur de foot professionnel reconverti suite à une blessure, après des études de biologie marine, il voyage beaucoup et exerce de nombreux métiers ( matelot, maître-nageur, professeur d’anglais, cueilleur de fruits etc.).
Il écrit son premier roman en s’inspirant des histoires qu’il raconte à son fils: « Deadly Unna? » rencontre un énorme succès qui lui vaut même une adaptation cinématographique.
Sa nouvelle série en six tomes, « Rush » a pour personnage principal un lycéen australien, Dom Silvagni, brillant coureur de fond dont les parents sont riches à millions. Une vie de rêve, dîtes-vous? Sans aucun doute jusqu’au jour de ses 15 ans où son père et son grand-père vont lui révéler que ses ancêtres ont signé jadis un pacte avec une organisation mafieuse et que, depuis lors, tous les descendants masculins doivent rembourser une terrible dette…et chaque contrat non rempli se paye au prix fort: l’amputation d’un de ses membres. Le tome 1 de cette série, pleine de suspense, est arrivé dans les librairies le 12 mars. Les autres suivront et promettent de tenir vos adolescents en haleine! A offrir d’urgence !
Comment est née l’idée de Rush?
Les romans sont des choses complexes, surtout quand une série en comporte six; il est donc difficile de savoir d’où ils proviennent. Je ne me suis pas soudainement réveillé un matin et pensé «Je veux écrire une série de livres sur un garçon qui a une dette qui ne peut pas être remboursé avec de l’argent. » Mais il faut dire que la dette est un sujet puissant, surtout pour nous, les écrivains! J’ai choisi donc d’en faire l’un des principaux ingrédients. Évidemment, les livres de cette série ont également une dette envers la mythologie antique, en particulier les travaux d’Hercule.
Il y aura six tomes correspondant aux six missions à accomplir pour l’organisation mafieuse, c’est bien ça? Vont-elles être de plus en plus dangereuses pour Dom?
Oui, au fur et à mesure que l’on progresse dans les livres, plus Dom se rapproche de son but, plus ce but semble, ironiquement, devenir encore plus inatteignable. Dom commence aussi à s’interroger sur les origines de la dette elle-même, et sur comment son père et grand-père ont traité avec elle. Et puis, même s’il réussit à rembourser la dette, quel sera le coût moral de tout cela?
Il y a déjà eu des dommages collatéraux dans le premier tome ; Tristan est dans le coma…la suite de la série présage-t-elle des drames de plus en plus conséquents?
Oui, bien sûr! Je pense que c’est un message important, en particulier pour une génération qui a grandi sur les jeux d’ordinateur où vous pouvez semer le chaos de toutes sortes de manières, puis recommencez avec un nouveau jeu. Dans le monde réel – ou le monde de Rush – les actions ont des conséquences, et les grandes actions ont de grandes conséquences. Donc, la quête de Dom n’est pas seulement de rembourser la dette, mais de faire face aux conséquences des décisions qu’il prend en agissant.
Rush est-il votre premier roman à destination des adolescents?
Non, j’en ai déjà écrit quelques-uns. Mon premier roman à destination des adolescents , « Deadly Unna? » , est un livre très connu en Australie et qui est étudié dans de nombreuses écoles à travers le pays. Il a également été repris dans le film Australian Rules (dont j’ai écrit le scénario) qui a été montré dans plusieurs festivals à travers le monde.
Le personnage principal, Dom Silvagni, est un jeune garçon aux parents richissimes ; avez-vous songé que cela pouvait être un obstacle pour que les lecteurs s’identifient?
Je viens d’une famille rurale très pauvre, mais mon livre préféré quand j’étais petit était « Catcher in the Rye » où le personnage principal, Holden Caulfield, est un garçon citadin issue de la classe moyenne supérieure américaine. Je pense qu’il y a , à tort, une idée étrange et qui « flotte » : le fait que les enfants veulent voir leur propre vie réfléchie dans les livres. Or je pense, moi, que la lecture doit être source d’empathie et nécessiter la capacité à avoir de la sympathie pour un caractère, quel que soit son sexe, sa nationalité ou son statut social.
Peut-on imaginer qu’on retrouvera le personnage du Zolt dans les tomes suivants?
Oui, une chose essentielle à propos de la dette, c’est que même quand Dom paye un acompte, cet acompte va revenir le mordre. Au fur et à mesure que la série progresse, la pression sur lui augmente de façon exponentielle. Ainsi le Zolt va réapparaître, et souvent de façon spectaculaire!
Les personnages adultes de votre roman semblent des caricatures de la société américaine ; les enfants échappent davantage à ces clichés . C’est volontaire,n’est-ce pas?
Je ne suis pas sûr d’être d’accord avec ça! Les personnages principaux sont des adolescents, donc nous passons plus de temps avec eux, et, inévitablement, ils sont plus évolués, plus complexes. Mais au fil de la série, nous arrivons à en savoir plus sur les adultes, et j’espère que ce que nous apprendrons va surprendre le lecteur!
Enfin, aurez-vous l’occasion de venir dédicacer le tome 1 bientôt en France ou dans un autre pays francophone?
J’habite à Bali, et il y a tellement de Français ici que j’ai l’impression parfois que je vis dans un pays de langue française. Si mon éditeur m’invite en France ou en Belgique alors bien sûr, je serais ravi de venir!
Rush
Tome 1: Dette de sang
Auteur: Philip Gwynne
Editions: Casterman
Pages: 304
Prix: 15€
Parution: 12 mars 2014
A partir de 12 ans.
Les autres tomes suivent:
Tome 2: mai 2014
Tome 3: Septembre 2014
Tome 4: Mars 2015
Tome 5: Mai 2015
Tome 6: Septembre 2015
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