Nourith : « Here i Am » à la force des bras
Par Nicolas Vidal – bscnews.fr / L’air de rien, Nourith revient sur scène avec ce nouvel album Here I am qui marque une nouvelle étape dans sa carrière et dans sa vie de femme.
Convaincu de sa ligne artistique, Nourith a bataillé contre vents et marées pour que « Here I am » puisse voir le jour. Aujourd’hui, elle revient pour nous sur cet album et sa genèse.
Nourith, quelle est la genèse de ce nouvel album Here I am ?
Here I am c’est mon retour en un double sens : d’abord je reviens après une longue période d’absence, mais surtout je reviens avec le sentiment de m’être pleinement trouvée comme femme, comme être humain. Cet album est venu avec la naissance de mon premier enfant. J’ai vécu un bonheur immense. J’en ai été très reconnaissante. J’avais envie de dire merci et de faire comme un don créatif ! J’ai commencé à composer avec des amis musiciens. Ma maternité m’a donné confiance en moi et m’a donné un élan créatif très fort. J’ai soudain été connectée à l’humanité de manière viscérale, sensation que je n’avais jamais connue auparavant. En chaque personne je voyais l’enfant qui est né à des parents, en chaque femme je voyais la mère qui à porté son enfant et qui l’a enfanté parfois dans la douleur. Je me suis rendue compte de l’importance énorme des femmes dans la société, de leur héroïsme, de leurs difficultés dans certains pays. Bref, ça m’a donné envie d’écrire.
Pourquoi cette décision de l’autoproduire après vos deux premiers albums ?
Je n’ai pas vraiment eu le choix ! Aujourd’hui les maisons de disques produisent seulement des artistes qui marchent déjà par internet. Pour me donner une chance de marcher, il fallait que j’aille au bout de ma vision artistique et cela a été possible uniquement en enregistrant les musiciens, en faisant les arrangements, puis ensuite en mixant. L’argent que ça a coûté pour faire travailler Yael Naim ou d’autres, qui ont mis beaucoup d’eux-mêmes dans cet album, personne d’autre que moi ne l’aurait investi, sûrement pas Universal qui s’est dépêché de se défiler dès qu’ils ont vu que je n’entrais pas dans le top 50.
Votre carrière est aujourd’hui riche de très nombreuses collaborations et apparitions au sein de festivals musicaux importants. Que représente Here I am dans ce cursus ?
Here I am est le « fruit de mes entrailles » bien plus que tous les autres projets auxquels j’ai participé. Je l’ai écrit, composé, arrangé, financé. C’est aussi l’album de ma tentative d’ adaptation aux nouvelles lois du monde de la musique : un monde dans lequel l’artiste est l’homme (ou la femme) à tout faire, il est son propre producteur, son propre attaché de presse, sa création est noyée dans un océan d’offres illimitées et gratuites de musiques sur le web. Avec cet album j’ai appris à être femme orchestre, à impliquer les musiciens, à travailler avec des créateurs, à faire comprendre à chacun ce que j’attends, et au final à mettre en place mon véritable univers musical personnel, celui auquel je crois, celui que je veux défendre.
7 chansons tout aussi différentes les unes que les autres par la langue, mais également par les thèmes. Était-ce délibéré au début de la composition de ce nouvel album ?
Oui. Je voulais faire un album varié, intéressant, généreux. J’offre un voyage et pas un paysage monochrome. Je risque de me faire condamner pour manque d’unité, manque d’identité : ce sont les médias qui forcent les artistes à se cantonner dans un style et une couleur qui permettent de les cataloguer plus facilement. Je trouve cette attitude absurde et appauvrissante. Elle est là uniquement pour des raisons de marketing.
Pouvez-vous nous parler de « Lettre à France » que vous avez souhaité inclure dans Here I Am ?
C’est une chanson que j’aime, qui me parle, et pour laquelle j’ai eu une idée d’arrangement et d’interprétation très personnelle. Je crois beaucoup dans cet arrangement, il sonne bien, c’est une nouvelle chanson que beaucoup de gens aiment. La plupart de mes chansons ont peu de chances d’être écoutées en radio. Celle-ci est faite pour.
Si cet album devait faire passer un message essentiel, quel serait-il ?
L’important est de vivre en s’accomplissant pour mourir en sachant que notre vie a été pleinement vécue. Je n’y arrive pas tous les jours, mais c’est la raison principale pour laquelle j’ai fait cet album.
Et si vous deviez le résumer en deux mots ?
Vivre et aimer.
Le titre de l’album a-t-il une dimension particulière ?
Me voici après un long chemin, plein de péripéties pendant lesquelles je me suis perdue quelques fois, mais à la fin, malgré tout, me voici !
Pour finir, où pourra-t-on vous voir sur scène dans les semaines à venir ?
Le 5 mai à Frankfort, le 21 juin à Bari en Italie.Pour Paris une date va être fixée prochainement.
Nourith « Here I Am » ( Nourith Music)
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