Plus que jamais au service de Sa Majesté la BD, en 2014, Daniel Maghen poursuit son rêve, celui de donner au Neuvième Art ses titres de noblesse : son partenariat avec la maison aux enchères internationale Christie’s est une victoire qu’il doit à sa persévérance, sa rigueur et son professionnalisme. Le BSC NEWS, qui a reçu dans ses pages de nombreux auteurs exposés dans sa galerie et apprécie la disponibilité, la qualité du travail et la bonhomie de son équipe, est très heureux de recevoir ce mois-ci l’expert Daniel Maghen.
Quel a été le point de départ de cette vente aux enchères Daniel Maghen-Christies? Être à l’initiative d’une vente aux enchères, c’était un rêve de galeriste? Le fantasme du coup de marteau et du « Adjugé » « ?
J’ai toujours rêvé de faire les choses en grand pour la bande dessinée. C’était un rêve, un idéal, un but, un choix professionnel. Se rapprocher de Christie’s, première maison d’enchères au monde, c’était ce qu’il pouvait y avoir de mieux et c’était pour moi l’occasion d’avoir un partenaire d’envergure internationale; ça ne s’est pas fait en une minute; il a fallu que moi, j’ai mes 25 ans d’expérience professionnelle pour réussir à les convaincre et de leur côté, il a fallu qu’il y ait aussi un changement de mentalité. C’est en effet la plus grosse maison d’enchères au monde, la moyenne des chiffres d’affaires de leur vente doit tourner autour de 10 et 12 millions d’euros ; or, en bd, quand on fait un ou deux millions d’euros , c’est déjà très bien. Ce n’était donc pas gagné….
Comment avez-vous donc procédé pour les convaincre?
Je leur ai fait un dossier sur l’évolution du marché des pièces originales ; j’étais le premier à faire ça en France il y a 25 ans de manière professionnelle, le premier à faire un site internet dédié, à ouvrir une galerie avec des prix affichés, à aller acheter des œuvres directement aux auteurs, à leur demander de faire des dessins de commande donc je leur ai raconté tout ça et fait un dossier sur l’évolution des prix dans la bd , où il y a des évolutions claires: j’étais marchand des œuvres de Bilal en 98 et je vendais ses planches 3000€ , maintenant on est à 30000€ pour la même planche. Un dessin de Franquin à 30000 francs en 93 se vend maintenant à 80000€. J’ai donc fait un dossier sur le marché de la bd, un sur mon parcours professionnel dans ce marché en y expliquant quel était mon rôle et troisièmement, comme je me suis dit que j’avais de bonnes chances que la proposition soit écartée, j’ai dit aux auteurs et aux collectionneurs que je préparais une vente exceptionnelle et j’ai fait comme si la vente se faisait déjà et pendant un an, j’ai déjà rassemblé des pièces pour pouvoir leur envoyer directement, avec le dossier dont je vous ai parlé, le pdf avec les œuvres scannées qui représentait déjà une vente de plus d’un million d’euros. Pour prouver que c’était quelque chose de sérieux de A à Z. J’ai aussi ajouté à ce dossier le catalogue et les résultats de la vente que j’avais faits chez Tajan qui avait été la première vente de planches originales en terme de chiffres d’affaires en 2010.
Vous insistez sur le fait que ce sont des planches originales…
Oui, je fais exprès de parler d’oeuvres originales parce que c’était délibéré de ma part de n’avoir mis que des œuvres originales. Dans la bd, il y a deux entrées : il y a une entrée narrative et de l’art séquentiel de la bd et une entrée picturale – comme en peinture – et je n’ai donc pas voulu mettre dans cette vente des figurines, des statuettes, des affiches, des portfolios, des livres. Je voulais que ce soit une vente d’oeuvres d’art et donc de dessins et de pièces uniques. Ce sont des facteurs qui ont permis de les convaincre à m’écouter et à me recevoir. Et puis après, le contact s’est bien passé; je ne l’ai su que plus tard parce que c’est quelqu’un de très discret et de très modeste, que la directrice actuelle de Christie’s était au Louvre pour les partenariats avec les albums de bd des éditions Futuropolis et peut-être que cela m’a peut-être aidé aussi. J’avais eu deux rendez-vous précédents chez Christie’s et ça n’avait rien donné. Finalement, la persévérance a payé et je suis content.
Y a-t-il des difficultés d’ordre juridique, technique etc…..auxquelles vous avez été confronté lorsque ce projet a du être monté? Ou sont-ce les mêmes que lors de vos ventes à la galerie?
Ce sont des gens très exigeants et par rapport à d’autres études, je pense que ce sont les plus professionnels. Il n’y a pas d’à-peu-près. Un exemple? Pour l’exposition à Bruxelles, ils veulent un accord officiel du Ministère de la Culture que les œuvres de plus de cinquante ans puissent sortir. Leurs concurrents ne font pas ça ; ils envoient les œuvres et ne se posent la question. Quelque part, c’est un peu plus pénible pour moi parce que plus contraignant, mais d’un autre vote, cela te prouve que tu as affaire à des gens très sérieux. Dans leur philosophie aussi, tout ce qui provient de l’expert doit être mentionné des le catalogue alors que d’autres études ne le font pas. Ils respectent la loi jusqu’au bout des ongles. Pareil pour les pièces qui ont été faites spécialement par les auteurs, c’est mentionné. C’est ce qui fait la différence avec leurs autres concurrents et ça ne me dérange pas du tout ; je préfère avoir à faire avec des gens professionnels, exigeants et respectueux des lois et de la légalité. Après concrètement, sur le déroulement, ils m’ont laissé carte blanche à 100%. Ce qu’il a de particulier dans cette histoire, c’est que je ne suis pas un expert de chez Christie’s, c’est un partenariat entre Christie’s et la galerie Daniel Maghen: c’est moi qui suis allé chercher les œuvres, ai choisi les auteurs, ai décidé des commissions qu’on donnerait aux vendeurs, ai conçu le catalogue et je l’ai maquetté avec mon équipe; c’est même la galerie qui a fait les encadrements. C’était un choix de ma part d’avoir la plus grande latitude possible, mais j’ai pu aussi bénéficier de leurs structures quand il y avait des paquets en Espagne, en Italie, en Argentine et que c’était trop compliqué et que je n’avais pas le temps de m’en occuper, comme ils ont des bureaux partout, ils pouvaient prendre le relai d’un point de vue administratif dans ces pays. Et même au niveau médias, on a appris qu’on est sur la deuxième page du site internet du deuxième journal en Espagne parce qu’il a un relais mondial de cette exposition.
Dans un premier temps, les œuvres mises aux enchères ont été exposées dans votre galerie et ensuite seront proposées à la vente, c’est bien ça?
Là où ça a été difficile pour moi, c’est qu’ils ont des impératifs ; ils sont leaders donc ils ont de nombreuses spécialités et de domaines donc ils ont un calendrier pour leurs ventes qui est bouclé un an à l’avance. On a finalisé tout ça vers le 15 décembre et ils m’ont donné une date de vente en avril et moi qui souhaitais faire la vente la plus extraordinaire et préparée, avec les délais qu’ils m’ont donné ce n’était pas possible. Malgré tout, on y est arrivé et on a dépassé les prévisions les plus optimistes. On a réussi le défi de réunir toutes ces œuvres en moins de trois mois avec le bouclage du catalogue le 7 mars . Après, vu le délai, la galerie s’est arrêtée de travailler puisqu’on s’est consacré qu’à la vente Christie’s. Pour que de nouvelles pièces arrivent à la galerie, on a voulu exposer celles qu’on avait déjà pour donner envie aux collectionneurs d’amener leurs pièces et ça a fonctionné. On a terminé l’exposition Benjamin Lacombe fin janvier et depuis, c’est l’expo des œuvres de Christie’s qui est présentée. Évidemment la galerie est beaucoup trop petite puisqu’il y a 350 œuvres, beaucoup de grand format et de pièces créées pour l’occasion, mais on a pu présenter quand même des pièces exceptionnelles. Il y a des couvertures d’Uderzo, de Franquin, de Enki Bilal, de Pratt et ça a donné envie à des collectionneurs d’être aussi de cette vente. Jusqu’au bouclage du catalogue, je n’ai eu qu’un seul souci: trouver les meilleures pièces des meilleurs auteurs. Et maintenant que je suis dans la deuxième phase, il faut penser à les vendre.
Pourriez-vous donc nous parler de ces pièces justement?
Cette vente est un peu exceptionnelle parce qu’on est les premiers à mêler la bande dessinée et l’illustration, qui, pour moi, se complètent aujourd’hui. Il y a des illustrateurs qui font de la bd et des auteurs de bd qui font de l’illustration ; c’est la même famille. On a à peu près un panorama complet de tous les grands auteurs de la bd avec, chaque fois, leur meilleure pièce. D’habitude, dans une vente, il y a où une planche de Franquin, ou d’Hergé ou d’Uderzo… et là, il y a un dessin de Tintin au Tibet d’Hergé, l’autoportrait d’Hergé qui est la couverture d’un bouquin sur Hergé de Philippe Godin, une couverture d’Asterix et une planche d’Asterix pour Uderzo, une couverture et une demi-planche de Spirou par Franquin. Cette vente est presque le catalogue idéal d’une vente sur la bd et l’illustration. Il y a du Adèle Blanc Sec, du Nestor Burma, il y a six pièces de Bilal, six planches de Moebius, 4 pièces de Régis Loisel, 4 pièces de Manara.
Certaines images mises en vente ont été créées spécialement pour l’exposition?
On a demandé à certains auteurs et certains illustrateurs de faire des pièces hors-norme pour l’occasion; c’est ce qu’a fait Manchu qui est un des meilleurs illustrateurs fantastiques actuels, mais aussi les frères Brizzi, Emmanuel Lepage, Didier Cromwell… La plupart de ces pièces-là, vu leur qualité, feront l’objet ensuite sans doute d’affiches ou de double page dans un bouquin. On présente aussi deux pages d’Enrique Corominas qu’on trouvera dans l’intégrale de Dorian Gray qui sortira en fin d’année. Il y a aussi des pièces que l’on a un peu en avant-première comme la couverture du prochain album de Spirou qui sort dans un mois.
Cette vente réunit donc les grands noms Peyo, Hergé, Franquin, mais aussi les nouveaux classiques Tardi, Bilal, Loisel, Moebius… Puis on a intégré des illustrateurs et des auteurs un peu plus jeunes, mais qui sont déjà très bons, comme Sylvain Vallée ou Brüno qui a fait une pièce exprès de Tyler Cross ; côté illustrateurs, il y a Ana Mirallès, Carlos Nine mais aussi Juan Gimenez qui ne voulait jamais rien vendre et qui a mis des pièces sublimes. Ce qui est formidable c’est que non seulement des illustrateurs ont fait des pièces pour l’occasion, mais aussi des auteurs de bds, ce qui est encore plus compliqué puisque si pour les illustrateurs, ça fait partie de leur travail de créer une pièce exprès pour un événement, ce n’est pas le cas pour les auteurs de bd.
Cette vente aux enchères de nombreuses œuvres issues de la bande dessinée tend-elle à confirmer l’importance que prend le neuvième art dans le paysage culturel d’aujourd’hui? Vous qui êtes au cœur du sujet, comment expliquez-vous cette tendance?
C’est notre génération, qui a grandi avec le neuvième art, qui a fait passer la bd d’un art tout public à un art adulte à part entière. Quand j’avais 16 ans, je lisais Grzegorz Rosinski ,La Foire aux immortels d’Enki Bilal, La quête de l’oiseau du temps de Régis Loisel ou encore Corto Maltese de Pratt: tous ces auteurs qui ont fait passer la bd d’objet divertissant plein d’aventures à œuvre d’art destinée à un public adulte. Ces auteurs ont amené une autre dimension à l’image-cliché que les gens avaient de la bande dessinée. Les fans et acheteurs actuels sont essentiellement des gens qui ont mon âge; ceux qui peuvent se permettre d’acheter les pièces qui les ont fait rêver quand ils étaient ados.
Cette attirance pour des œuvres du neuvième art se fait-elle au détriment de l’achat d’autres œuvres d’art (peintures, sculptures etc…) selon vous?
Pour ma part, je considère certains auteurs de bds réalistes d’aujourd’hui comme les meilleurs dessinateurs figuratifs actuels. Pour moi, il n’y a pas de place dans l’Art pour le dessin figuratif comme c’était le cas de Johannes Vermeer ou de Rembrandt ; je vois Emmanuel Lepage comme le successeur de Georges de La Tour Delatour, Jean-Pierre Gibrat comme le successeur de Vermeer…Ces auteurs-là n’ont pas la place dans le marché actuel de l’Art qui met en avant du conceptuel ou de l’abstrait; il n’y a pas tellement de galeries qui font ce travail-là. La bd est un média aujourd’hui où toutes les formes d’art se retrouvent; je ne sais donc pas si c’est au détriment des autres arts. Pour moi les grands maîtres de la bd sont en quelque sorte les grands peintres d’autrefois.
Revenons à la genèse : comment Daniel Maghen en est arrivé à la BD?
C’était un hasard complet. J’étais à l’hôpital avec mon premier chagrin d’amour et l’appendicite et ma mère m’a amené deux bouquins de Pratt dont Sergent Kirk et j’ai eu de la chance d’avoir ensuite un libraire qui m’a fait lire tous les auteurs dont je vous ai parlés et puis, au fur et à mesure, au lieu d’aller en cours, j’allais à des dédicaces de bandes dessinées ; j’ai eu la chance de rencontrer Arno, le dessinateur des Alef-Thau qui est décédé malheureusement prématurément et il m’a montré des planches originales ; ça a été un coup de foudre et à partir de là j’ai fait un prêt étudiant pour acheter des planches en me disant » faut que j’en vende deux pour me payer la troisième » . À l’époque il n’y avait pas de marché pour les planches; il y en avait un pour les sérigraphies et pour des livres qui attiraient donc les bibliophiles. J’ai été voir quelques auteurs et je leur ai proposé de me confier des originaux et j’ai commencé à faire le tour de la France avec leurs dessins. J’ai donc commencé en faisant le VRP dans tous les salons avec des cartons à dessins sous le bras jusqu’à monter ma première galerie en 1996. À l’époque, je vendais surtout en Belgique et en Suisse parce que la clientèle en France ne connaissait pas bien ce marché et aussi n’avait pas trop l’argent parce qu’elle intéressait surtout des jeunes …il a donc fallu dix ans pour que la clientèle en France se constitue.
Qu’est-ce que vous dites à un auteur quand vous lui proposez de mettre en valeur son travail dans votre galerie? Comment le persuadez-vous? Est-ce facile aujourd’hui? Est-ce rentré dans les mentalités?
Il y a vingt-cinq ans, c’était assez compliqué parce que je me heurtais parfois à un discours presque anticapitaliste avec des auteurs qui voyaient le marchand comme le mec qui se faisait de l’argent sur leur dos. Heureusement les choses ont évolué! Et comme je compare aujourd’hui la bd à la peinture et que tous les grands peintres ont leurs grands marchands, c’est pareil en bd… Les auteurs ont besoin d’un accompagnement. Un galeriste est aussi nécessaire à un auteur qu’un éditeur: chacun a son rôle, des rôles différents, mais complémentaires. Quasiment tous les auteurs de bd vendent leurs originaux et, à part François Bourgeon, je ne vois pas d’exception. Il y en a qui disent qu’ils ne le font pas, mais en fait, ils le font tous. Certains font en sorte que ça ne se sache pas, ou pour des raisons d’ego, ou parce qu’ils font partie d’une génération plus ancienne où c’était mal vu de vendre des originaux. Mais avec la nouvelle génération, il n’y a pas de problème. Ils vendent des originaux pour trois raisons: d’abord parce que c’est une reconnaissance pour eux, parce que c’est une opportunité supplémentaire et enfin parce que beaucoup d’auteurs ont besoin d’argent… même si le problème est toujours le même, les auteurs qui vendent le plus sont souvent ceux qui vendent aussi le plus d’albums et donc pas ceux qui ont le plus besoin d’argent… Dans le marché de l’édition, il y a 4000 albums qui sortent , il y en a 130 qui marchent et de même pour les planches, il y a 4000 auteurs et seulement une centaine d’auteurs qui ont des débouchés. Le marché a changé ; il y a vingt-cinq ans, il y avait peu de clients et peu d’auteurs qui vendaient ; aujourd’hui il y a beaucoup de clients, mais tous les auteurs vendent….et ce qui se vend le plus facilement, ce sont les grands auteurs…
Maintenant il y a beaucoup d’auteurs extraordinaires aussi à des prix très raisonnables ( à partir de 300€ pour certains crayonnés). Concernant la vente Christie’s, c’est par contre une vente très haut de gamme; le prix moyen d’une planche est de l’ordre de 10000€; j’ai fait exprès cependant de laisser une vingtaine de pièces accessibles ( des planches de Servay, des illustrations de David Etien ou de Mathieu Bonhomme…).
Enfin, après la vente aux enchères, des expositions sont, on imagine, d’ores et déjà programmées… Un nom ou deux, peut-être, à nous citer?
Tous les auteurs présents lors de la vente aux enchères seront exposés à la galerie par la suite. Il y a donc des projets déjà : une exposition autour du projet du prochain album de Spirou, de même une exposition autour du travail de Vincent Mallié ( qui a créé des pièces exprès pour la galerie), une exposition avec Sylvain Vallée qui doit créer aussi des pièces exprès pour la galerie . En septembre/octobre, une exposition est prévue avec Prado également. Une exposition est prévue autour d’un album qui sort au mois de mai, Le temps perdu, dessiné par Vink et scénarisé par Rodolphe…donc plein de projets que l’on a retardés parce que pour Miguelanxo Prado et Vincent Mallié, par exemple, un catalogue sera lié à l’exposition et que l’on n’a pas le temps pour l’instant de se consacrer à la vente Christie’s et à ces prochaines expos.
Où et quand, enfin, se déroulera cette vente Christie’s?
À Paris, le 5 avril. Il y a eu une expo d’une dizaine de pièces à Londres jusqu’au 21 mars, une exposition à Bruxelles également pendant quelques jours, une exposition à Paris à la galerie jusqu’au 27 mars et puis ensuite dans les locaux de Christie´ s les 2,3,4 et 5 avril. La prochaine étape, si cette vente a le succès que j’espère, serait de pouvoir faire ensuite une expo à New York, ce serait un complément et un affermissement de la position de la bd. C’est quelque part une ouverture pour la bande dessinée que Christie´s s’intéresse et soit un acteur important de ce domaine.
Galerie Daniel Maghen
47, quai des grands Augustins,
75006 Paris
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