Le géant égoïste : un long métrage porteur de sentiments à l’état brut
Par Inès Bedrouni – bscnews.fr/ C’est en tant qu’adaptation du roman d’Oscar Wilde « The Giant Selfish » que « Le Géant Egoïste » envahit l’écran en France sous la direction de Clio Barnard. C’est accompagnée de deux très jeunes acteurs sensationnels, Conner Chapman et Shaun Thomas, que cette fiction parcourt les abimes du Nord de l’Angleterre.
Dès les premières secondes le spectateur pénètre dans l’intimité torturée d’, un jeune garçon que le système scolaire n’intéresse pas et qui préfère de loin consacrer son énergie à une activité qui pourra lui rapporter de l’argent. Il entraîne Swifty, son coéquipier d’existence, dans sa quête de fortune, et tous deux réussissent à aider leur mère respective, jusqu’à ce que leur amitié en pâtisse. Arbor pourrait incarner l’insolence s’il n’était pas l’allégorie de l’authenticité. Malgré la tendance à la vulgarité des dialogues, rien ne peut être réellement considéré comme agressif, puisque tout est symbole de vulnérabilité. Ardor apparaît comme un enfant qui sacrifie l’innocence infantile pour la lucidité du monde adulte, sans réellement avoir conscience de l’engagement que cela représente. Alors il porte des vêtements qui lui vont trop grands et s’immisce toujours, même dans l’équilibre cadrage, dans ce qui est censé être une pure représentation de l’adulte. Il affronte la brutalité d’un monde qu’il voudrait conquérir avec une ardeur singulière. Les teintes amères nous font glisser dans un monde où les plans fixes sont de véritables tableaux, dans lesquels des tourbillons de violence naissent au creux du silence.
Le Géant Egoïste
Réalisé par : Clio Barnard
Date de sortie : 18 Décembre 2013
Avec : Conner Chapmann, Shaun Thomas, Sean Gilder…
A découvrir aussi:
Le Quai d’Orsay dans tous ses états
Borgman : une alliance subtile entre horreur et silence
La Marche : un film réaliste pour l’égalité et contre le racisme
Polichinelle dans le tiroir, globulophage et (dés)espoir!
Violette : Le charme de la littérature et de l’intériorisation dans un biopic