Leygonie - Laborie Jazz

Laborie Jazz : le label qui monte

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Par Nicolas Vidal – bscnews.fr / La Fondation Laborie est repartie pour une nouvelle saison musicale, promise aux découvertes et à la justesse de ses choix. L’année dernière, nous avions notamment accueilli Shai Maestro et le trio Reis-Demuth-Wilten à l’occasion de deux grandes interviews et dans ce numéro l’étonnant duo orTie (lire ici).

propos recueillis par

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Avant toute chose, la fondation Laborie est un lieu pour la création musicale et les arts du son qui propose chaque année un programme musical passionnant et complet. La Fondation Laborie abrite également les jardins sonores de la Borie, lieu dédié a la découverte sonore d’un lieu. Enfin, la Fondation propose aussi des formations autour de la musique et du son. Pour nous présenter cette nouvelle saison musicale, nous avons invité Jean-michel Leygonie, directeur artistique de Laborie Jazz.

Jean-Michel Leygonie, tout d’abord pour parler de vous, comment êtes-vous venu à la musique et notamment au Jazz ?
La musique, çà commence tout jeune vers 12 ans, je passe mes nuits à écouter à m’endormir en écoutant Radio Alger Chaîne 3, sorte de radio type FIP sans publicité, avec très peu de commentaires, que de la musique et un rappel toutes les 55’ sur ce que l’on venait d’écouter, petit carnet à spirales et hop à moi la discothèque des grands soirs. Ensuite Lycéen dans les années 80 à Salon-de-Provence et là trois événements essentiels dans une vie de lycéen, la librairie « Les Centuries » tenue par Philippe de Roquette de Saïssé, homme incroyable, 3 étages dans une vieille maison provençale de centre-ville, des milliers de livres partout , sur les escaliers, sur des tables, la caverne du savoir et de la curiosité, juste à côté « Arpège », disquaire spécialisé avec quatre cabines d’écoute, comme les cabines d’essayage dans les magasins de vêtements, petits sièges, enceintes Cabasse…le refuge idéal pour échapper aux cours, des heures de musique, Un passionné qui a passionné bon nombre d’entre nous. Et puis fin juin après la période du Bac le Festival « Jazz à L’Empéri » grand moment de concerts pendant 4 ou 5 jours en plein Salon de Provence. Premières réunions de bénévoles, et c’était parti pour démarrer dans la musique.

Quelles sont vos grandes références ?
En fait je n’en ai pas, j’ai une très mauvaise culture de la musique au sens Chronologie, histoire, évolution, ce qui m’a toujours intéressé c’est de vivre l’évolution de courants musicaux au fil des ans en écoutant beaucoup de nouveautés et peu d’anciens enregistrements. Plus particulièrement la Pop, le Blues et le Jazz bien évidemment. Ensuite j’ai mes périodes « découvertes/revival », récemment Don Cherry / Ornette Coleman, Beth Gibbons & Rustin Man’s.

Comment se passe votre travail de sélection et de recherches d’artistes ?
Au départ c’est lié à des recommandations d’amis qui ont vu où entendu, mon travail d’écoute également, je travaille dans ce domaine depuis les années 85 et bon nombre de musiciens m’ont toujours fait part de leur travail et de leur évolution. Est venu ensuite la mise en place d’événements comme le Festival jazz en Limousin que j’ai dirigé pendant 6 années, et par la suite la création du Département Jazz à Laborie. On pense notamment à Shaï Maestro découvert l’année dernière avec son album. C’est au départ le regard de son Manager, Boris Jourdain, sur le travail qui était réalisé à Laborie et la démarche du Label, ensuite les choses se font naturellement, la capacité à émouvoir lorsque l’on est artiste et celle d’être à l’écoute lorsqu’on est producteur, une grosse dose de liberté au milieu de tout çà et généralement ce qui est bon chez un grand musicien se révèle assez facilement dans ces conditions.

Pour cette nouvelle saison, quels seront les moments forts à ne pas rater ?
Sur la saison Laborie Jazz 2013-2014, une petite série de concerts répartis entre septembre et mai avec des Artistes « maison», ORTIE, Duo pour lequel j’ai un véritable coup de cœur depuis 2 ans, des artistes que je respecte depuis des années pour leur travail et leur talent de compositeur, Jean marie Machado, Patrice Caratini et des découvertes, Dimitar Bodurov, pianiste bulgare résidant aux Pays-Bas et dont le travail sur les répertoires traditionnels bulgares associés au Jazz en font un jeune compositeur hors pair.

Comment s’articule le travail de création musicale à la Fondation entre le label, les formations et les événements ?
L’articulation existe au travers de nos «Artistes associés », si le Label compte aujourd’hui presque 30 références à son catalogue depuis sa création en 2006, une dizaine de musiciens constitue le noyau dur de ce Département Jazz. Le lieu (www.fondationlaborie.com)ayant été conçu comme un site entièrement dédié à la musique (Studio d’enregistrement, Gîte pour l’accueil des musiciens, salles de répétition, etc..) chaque musicien du Label dispose de temps pour venir travailler, de l’ensemble de la logistique et ce sans obligation de résultat, le cadre, les conditions de travail, font qu’au final il y a généralement un excellent résultat ! Ensuite nous partageons çà avec le public au travers de concerts, de répétitions publiques qui permettent de valider des axes de travail.

Quelle est la part du jazz a la Fondation Laborie ?
De plus en plus importante, car le Label se développe de plus en plus en Europe et à l’international, ce dernier est encore jeune, 7 ans, mais l’évolution du marché de la musique, la conjoncture économique, le développement technologique sont autant de facteurs à prendre pleinement en compte pour être sans arrêt attentif à la bonne démarche à avoir. Prochainement un Centre de documentation et d’information sur le Jazz abondé par l’accueil de collections discographiques rares.

Pouvez-vous nous donner quelques secrets de la Fondation pour la production d’artistes ?
A mon avis un seul, laisser l’artiste travailler, s’exprimer, se confronter à lui-même dans un espace où il n’a qu’une chose à faire : sa création …. Et où on le laisse faire !

Fondation La Borie en Limousin
Domaine de la Borie
87110 Solignac – FRANCE
Tel. : + 33 (0)5 55 31 84 84
Fax : + 33 (0)5 55 31 84 85

www.fondationlaborie.com

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