Manu Larcenet : le Blast, la tête la première
Par Julie Cadilhac – bscnews.fr/ Crédit photo Dargaud – Rita Scaglia/ L’interrogatoire de Polza continue…. et il faut maintenant que ses révélations se précisent. Qu’est-ce qu’il s’est passé avec Carole ?, insiste le flic. À cette question, une réponse simple: non, il n’y a pas eu de dispute, la jeune femme voulait juste qu’ils vivent le blast ensemble. Ce blast qui obnubile Polza, le pousse à avancer et à survivre, cette possibilité unique de renouer avec l’enfance et les instincts primitifs.
Manu Larcenet poursuit dans La tête la première le portrait saisissant de cet être singulier, jouant toujours avec la curiosité du lecteur en freinant les révélations et en restant coûte que coûte dans la logique de son personnage principal et sa temporalité. Polza se moque du temps qui passe, vit en fonction des saisons : être intuitif, il agit de même face aux deux enquêteurs…peu importe le temps que durera l’entretien.
Mais… qui est Carole? On le sait enfin à l’issue de ce troisième tome; un oiseau blessé dont Manu Larcenet se garde bien de faire une simple victime. Rien de bien nouveau dans ce tome d’un point de vue graphique ou scenaristique en effet, l’enquête suit son cours… aussi certains reprocheront peut-être la redondance des obsessions de Polza et l’impression de répétitions qui hante certaines planches. Il faut au contraire en jouir car l’auteur nous immerge dans une atmosphère supra-réaliste pour mieux ensuite nous faire réaliser à quel point Polza est inadapté à notre monde, marginal incompris que son corps d’ogre empêche de voler…
BLAST
Manu Larcenet
La tête la première
Editions Dargaud
Prix: 22,9€
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