Bernard Pivot: Ce gratteur de têtes aux souvenirs précieux

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Par Julie Cadilhac – bscnews.fr/© Laurencine Lot/ Nostalgie. Voilà le mot qui résonne dans le coeur de ceux qui ont le plaisir d’écouter le journaliste d’origine lyonnaise si apprécié pendant 28 ans sur le petit écran dans Apostrophes, Ouvrez les guillemets, Double jeu ou encore Bouillon de culture…cet amoureux des mots, de l’orthographe juste et des bizarreries de la langue jusque dans ses acceptions les plus quotidiennes.

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De l’épicerie parentale à l’âge de subir les politesses des jeunes femmes dans le métro, de la promotion Figaro-Beaujolais aux vendanges exquises, du Train-Fantôme promesse de baisers volés aux rencontres avec Georges Simenon, Marguerite Yourcenar ou encore Duras, toute une vie de mots formulée avec la modestie et la simplicité élégante qui ont fait son succès et sa pérénnité. S’il n’est pas un homme de théâtre, si les mots arrivent trop vite parfois, s’essoufflent ou hésitent avant ou après une virgule, l’émotion n’en est que davantage présente…et d’ailleurs, l’animateur des débats littéraires ne cesse d’expliquer , avec espièglerie et poésie, son rapport avec ces mots joueurs qui ont leur vie propre et ne s’en laissent pas beaucoup conter. Souvenirs d’un gratteur de têtes est l’occasion unique de partager une heure et quart en compagnie d’un grand Monsieur de la Culture française; un moment qui ravira tous ceux qui déplorent l’arrogance et l’inaccessibilité pédante de certaines émissions littéraires d’aujourd’hui, celles qui oublient l’importance de la convivialité et de la complicité…et ignorent sans doute que la littérature est une merveilleuse parenthèse de connivence et de rêve à partager que Bernard Pivot savait si bien ouvrir et refermer délicatement avec des guillemets.

« Vieillir, c’est chiant. J’aurais pu dire: vieillir, c’est désolant, c’est insupportable, c’est douloureux, c’est horrible, c’est déprimant, c’est mortel. Mais j’ai préféré « chiant » parce que c’est un adjectif vigoureux qui ne fait pas triste. Vieillir, c’est chiant parce qu’on ne sait pas quand ça a commencé et l’on sait encore moins quand ça finira. Non, ce n’est pas vrai qu’on vieillit dès notre naissance. On a été longtemps si frais, si jeune, si appétissant. On était bien dans sa peau. On se sentait conquérant, invulnérable. La vie devant soi. Même à cinquante ans, c’était encore très bien. Même à soixante. Si, si, je vous assure, j’étais encore plein de muscles, de projets, de désirs, de flamme. »

Dates de représentation:
Le lundi 23 septembre 2013 au Théâtre Jean-Claude Carrière à Montpellier ( Domaine d’Ô)
Le vendredi 27 septembre 2013 à l’Espace Loisirs de Sèvres
Le dimanche 29 septembre au Théâtre de l’Atrium à Tassin la Demi Lune

Le 15 octobre 2013 à CHelles, place des Martyrs à 20h30

Le 12 novembre 2013 au Théâtre du Château à Jonzac

Le 17 décembre 2013 à la Salle Maurice Ravel à Levallois-Péret ( 92)

Le 10 janvier 2014 à l’Espace culturel Robert-Doisneau à Meudon-la-forêt ( 92)

Le 27 février 2014 à Saint Orens de Gameville

Le 4 avril 2014 au Théâtre Montansier à Versailles ( 78)

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