Rentrée littéraire : La lecture a-t-elle des effets indésirables ?
Par Nicolas Vidal – bscnews.fr / À l’occasion de cette rentrée littéraire, une polémique venue des États-Unis pourrait bien se faire une place de choix sur les étalages des librairies.Gregory Currie, professeur de philosophie de l’Université de Nottingham et Doyen de la Faculté des Arts a publié une tribune chez nos confrères du New York Times en février dernier, qui posait la question de savoir si la littérature nous rendait meilleurs.
Le philosophe ne semblait pas du tout convaincu par l’idée et tentait de démonter un à un les arguments qui accréditent cette thèse. Cette saillie serait passée presque inaperçue si elle n’avait pas connu une nouvelle publication quelques mois plus tard, en juin, mais cette fois-ci sur le site internet du New York Times. C’est alors que les choses ont pris une autre tournure et que de nombreuses personnalités, écrivains, chercheurs et journalistes ont répondu, contre-attaqué ou abondé dans le sens de Grégory Currie.
La question, en effet, a le mérite de soulever bon nombre d’interrogations et de questionnements. Elle pousse à une réflexion passionnante et foisonnante d’éléments, de rhétorique et d’exemples. Étrangement, ils sont nombreux, dans les deux camps, à s’être abrités derrière des études et des recherches. À commencer par Grégory Currie lui-même qui s’appuya sur les travaux du psychologue Paul Meehl. L’université du Vermont a rétorqué en citant les travaux d’Antoine Gierzynski, chercheur en sciences politiques, qui a travaillé sur les effets positifs de la lecture d’Harry Potter auprès d’un millier d’étudiants. Annie Murphy, quant à elle, a brandi les articles du psychologue Raymond Mar et du professeur Keith Oatley. Je vous épargnerai la suite de ces chamailleries pourtant intellectuellement euphorisantes.
Pour ma part, je reste intimement convaincu que le simple fait de lire contribue à cette différence fondamentale qu’à l’humain avec toutes les autres espèces vivantes : la parole dont découle la pensée. Même si elle ne bonifie pas l’Homme, la lecture lui procure la formidable faculté de maîtriser le langage et l’expression, pierre angulaire de l’intelligence et la réflexion. En ce sens, il me semble tout aussi important de retourner la question : que risque-t-on lorsqu’on ne lit pas ?
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BSC NEWS MAGAZINE
Septembre 2013
N°61
188 pages
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