Yaacobi et Leidental : De l’humour juif pour questionner l’universel

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Par Soisic Belin – bscnews.fr/ Dans le Yaacobi et Leidental d’Hanoch Levin, il y a du burlesque et de la tendresse comme pour masquer cette part de désespoir et de nostalgie propre à l’être humain : éternel insatisfait. Une vie réussie doit-elle être normée?

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doit-on suivre un chemin traditionnel pour atteindre le bonheur: avoir des enfants, investir… ou peut-on se contenter de choses simples, comme de jouer aux dominos sur la terrasse de son meilleur ami ? Autant de questionnements personnels qui nous parlent à tous. L’homme se construit sur des modèles et même s’il renie sa dépendance à l’autre, c’est bien ce dernier qui détermine notre place dans ce monde. Ce délicieux cabaret satirique nous offre un triangle amoureux, pôle initiateur de tous les vices : la jalousie, l’envie et l’avarice : Yaacobi aime son meilleur ami Leidental mais il lui reproche de l’étouffer, il sera désormais son « excuse » celle de ne pas avoir profité de la vie jusque-là ; Leidental, lui, est un farfelu, romantique et sensible; il se plie à tout, pourvu qu’il puisse conserver les liens qui l’unissent à Yaacobi. Mais il y a Ruth, une jeune femme vénéneuse, mythomane et si fragile, mal dans son corps et dans son âme qui rejette la faute sur tous les hommes qu’elle croise. Les scènes tragiques sont diluées par la loufoquerie des chansons …et même s’ils sont loin d’être des professionnels du chant, les comédiens y dévoilent une certaine sensibilité, une drôlerie même. Tour à tour tragique et comique, on suit cette alternance déstabilisante. Mais où va-t-on ? Si Hanoch Levin écrit cette pièce au début de sa carrière c’est dans le but de critiquer la réalité politique qui prévalait en Israël lors de sa création, on constate que ces questionnements propres à un temps et un lieu donnés sont bien plus universels qu’il n’y paraît. Une satire sociale toujours valable de nos jours qui nous mène sur un chemin non balisé où les questions restent ouvertes. De lourdes interrogations que la mise en scène d’Adeline O’Malet avec Charlotte Mallet, Olivier Grandclaude et Sylvain Delpech porte avec autant d’intelligence que de légèreté.

Yaacobi et Leidental
de Hanokh Levin
Mise en scène de Adeline O’Malet
 Avec Charlotte Mallet,Olivier Grandclaude, Sylvain Delpech
Musique de Cyril Grapin
A La Folie Théâtre
6, rue de la Folie Méricourt – 75011 Paris

Du 29 août au 13 octobre 2013 ; du jeudi au samedi à 21h30 et le dimanche à 18h

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