Avignon OFF 2013 : Coups de coeur et Perplexités

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Par Julie Cadilhac – bscnews.fr/ Plus de 1200 pièces en ce mois de juillet sont jouées dans 125 lieux dans le cadre du OFF, il est donc impossible de tout voir à moins d’avoir un super pouvoir d’ubiquité. Voici donc une modeste sélection de ce que nous avons vus pour l’instant et….à vous d’y trouver peut-être votre bonheur !

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On a beaucoup aimé

Lune air de Julien Cottereau au Théâtre La Luna à 16h20. Après le succès d »Imagine-toi », ce clown aussi attendrissant que drôle revient nous plonger dans un univers délicieusement poétique qui ravit petits et grands. Un peu d’interactivité, beaucoup d’espièglerie, Julien Cottereau crée sur le plateau un monde passionnant sans prononcer un mot, magicien du geste et des bruitages qui font sens. Vous en sortirez charmés! Foncez!

Être ou ne pas être de Lucas Franceschi au Théâtre La Luna à 16h. Un monologue exquis dans lequel on découvre un acteur pris en otage par son personnage…le soir de la dernière représentation de la pièce. Pourquoi les personnages ne seraient-ils pas angoissés à l’idée de mourir?

Les Liaisons dangereuses au Théâtre du Roi René à 19h45 : La critique ici : Les Liaisons dangereuses : une mise en scène à laquelle il faut succomber!

Le Nazi et le barbier au Théâtre Le Cabestan à 13h55 : La critique ici : Le Nazi et le Barbier : Renoncer à soi pour devenir cet autre

La liste de mes envies au Théâtre Les béliers à 17h40 : La critique ici : Une liste … qui dévoile les facettes de l’âme humaine.

Proudhon Modèle Courbet au Théâtre du Roi René à 12h : La critique ici : Querelles de génies : Quand Proudhon s’invite chez Gustave Courbet

La Dispute de la Cie de l’Arcade au Théâtre des Lucioles à 21h : La critique ici : Pertinent et drôle : les picards donnent dans la Dispute

Qui es-tu Fritz Haber ? au Théâtre de la Luna à 11H11 : La critique ici : Qui es-tu Fritz Haber ? : La science et la morale en question au Festival d’Avignon

Hamlet en 30 minutes au Théâtre L’Adresse à 17h. D’abord spectacle de rue, cet Hamlet version clownesque ne manquera pas de vous faire verser quelques larmes de rire. Son interprète principal, narrateur déjanté aux tics désopilants, Luc Miglietta, va littéralement vous séduire. Truffée de dérapages, de détournements de situations et de jeux de mots farfelus, cette tragédie comédie de 50 minutes est absolument à voir….!

On a aimé

Übü Kiràly d’Alain Timar au Théâtre des Halles à 11h : Lire la critique ici : Übü Kiràly : l’humour gras, l’absurde et la provocation ceints de finnois et de papier

Pour un oui ou pour un non à l’Espace Roseau à 16h30. La mise en scène de Jean-Marie Russo, épurée et délicate, met en valeur ces deux amis qui se chamaillent à propos d’une phrase en apparence anodine. Pourquoi un simple  » c’est bien, ça! » peut-il déclencher une dispute et un ressentiment aussi violent? Deux visions de la vie s’affrontent et Jean-Marie Russo et son camarade de jeu, Paddy Sherlock, nous prouvent combien l’amitié est une chose complexe et fragile. Justes et sensibles, les deux comédiens nous font entendre une version du texte de Nathalie Sarraute fort pertinente…même si on la souhaiterait peut-être plus pêchue parfois, la scénographie leur impose en effet un espace réduit où évoluer et, si elle est parfaite pour susciter les confidences et la discussion, elle rend la pièce un peu trop statique.

« Mais n’te promène donc pas toute nue! » au Théâtre Buffon à 13h10. Aussi léger qu’irrésistible! L’occasion de rire de bon coeur et d’apprécier la qualité de jeu notamment du comédien qui interprète le député Ventroux dont la ruine politique est provoquée par les allées et venues en tenue légère de son épouse aussi jolie que niaise. A voir!

Roméo et Juliette de la Cie Dell’Improvviso au Théâtre La Luna à 21h05 : La critique ici : Roméo et Juliette : Le mythe des amoureux maudits n’a pas pris une ride

Béla Bartock au Théâtre du Bourg-Neuf à 14h15. Lire la critique ici : Béla Bartók : une parenthèse musicale au coeur des Balkans

Racine par la racine au Théâtre Essaïon à 14h25. Lire la critique ici: Racine par la racine : un rendez-vous cocasse des Alexandrins Anonymes

L’Or au Théâtre Girasole à 19h05. Xavier Simonin narre ce texte de Blaise Cendrars avec beaucoup de justesse et en sa compagnie, on fait un voyage spatio-temporel aussi « exotique » que didactique. Accompagné d’un musicien, il nous invite à entendre l’itinéraire entre gloire et déchéance d’un général suisse aventurier. Cet homme – qui a réellement existé – quitte sa femme et ses enfants, traverse l’Atlantique puis l’Amérique avant de faire fortune en Californie.Mais lorsque survient la ruée vers l’or de 1849, tout est bouleversé…

A toi pour toujours, ta Marie-Lou au Théâtre Essaïon à 12h45. Une pièce du dramaturge et romancier Michel Tremblay qui montre sans complaisance l’existence insipide d’une famille qui se déchire. Peinture violente des inimitiés que la proximité et la familiarité peuvent créer, on assiste à deux dialogues entremêlés ( les deux soeurs d’un côté, les parents de l’autre) et qui ne se croiseront jamais. Cette famille de « tout seuls ensemble » cache une vérité terrible qui n’est révélée qu’à la fin de la pièce…Les rôles des parents sont particulièrement bien interprétés, on n’adhère un peu moins à ceux des soeurs. L’intérêt de cette pièce est cependant dans les portraits des personnages qui, derrière leurs aspects caricaturaux et leurs défauts bien trempés, nous touchent tour à tour et l’on sort de la salle avec le soulagement de ne pas vivre un quotidien aussi étouffant et l’assurance de la complexité des rapports humains.

On a trouvé sympathique

L’importance d’être Wilde au Théâtre du Balcon à 12h15 : La critique ici : L’importance d’être Wilde : « les folies sont les seules choses qu’on ne regrette jamais »

Walter, belge et méchant au Théâtre Le Palace à 20h20 : La critique ici : Walter : un ami qui vous veut du bien

Paco dans Paco au Théâtre Carnot à 15h : Lire la critique :Paco dans Paco : un one man show tout en couleurs

Le gai savoir du clown au Théâtre le Petit Chien à 12h25. Une conférence loufoque qui ambitionne de vous expliquer ce qu’est le clown. Entre théorie et exercice pratique, vous n’êtes pas au bout de vos surprises!

Le Monte-Plats au Théâtre du Petit-Louvre à 14h10. Une création 2013. Non, on ne passe pas un mauvais moment : en effet, les deux acteurs Jacques Boudet et Maxime Lombard, ayant de la bouteille, donnent un aspect récréatif par leur duo bougon à la pièce. Cependant la pièce d’Harold Pinter n’a rien d’enthousiasmant: même si la situation est amusante et que l’absurde est décliné au possible, l’enchaînement des dialogues est un peu poussif. Deux tueurs à gages attendent qu’on leur annonce le nom de leur victime du jour, l’un deux est particulièrement agité et inquiet et naissent des questions métaphysiques improbables entre une apparition d’allumettes et des tentatives désespérés pour faire du thé. « Qui est-ce qui nettoie? » , voilà toute l’élégance des bourreaux qui se préoccupent, en attendant le coup de fil de Wilson, des suites de leur travail salissant. Un moment de théâtre sans grande originalité, qui ne vous laissera ni regret ni enthousiasme.

L’Hôtel des Roches Noires au Collège de la Salle à 22h30. Voici l’histoire d’un hôtel laissé à l’abandon sur une plage de Trouville. Y règnent quelques fantômes qui aspirent à entendre des récits d’histoires d’amour pour ne pas sombrer dans le néant de leur vie éternelle. Aussi sont-ils ravis le jour où débarque un promoteur immobilier au coeur qui bat encore, un vivant..Une comédie musicale plaisante à l’univers burtonien. Les interprètes ont dans l’ensemble des voix gracieuses, les mélodies et chants tiennent la route et étreignent même parfois le coeur. Des personnages sympathiques, une histoire plaisante qui font passer un moment divertissant dont on aurait bien tort de se priver si l’on aime le théâtral musical.

Marine Baousson fait crépiter Avignon au Théâtre de la Porte St Michel à 16h45. Pétillante et drôle, une heure en compagnie du jeune femme à la bonne humeur communicative. Si vous aimez les one-woman-show, à consommer!

On a moins aimé

La mauvaise voie au Théâtre de l’Ange à 19h . L’idée de départ est sympathique : un gouvernement étrange vote la construction de la première autoroute de France. S’ensuivent des péripéties en nombre et une histoire d’amour inattendue entre le chargé du projet et une serveuses maladroite du cabaret auquel il doit absolument faire signer un contrat d’expropriation. Cependant, l’ensemble est traité de façon extrêmement naïve et les personnages trop caricaturaux finissent par lasser. Les chansons de groupe sont assez sympathiques cependant la pièce gagnerait à alléger les chants en solo. Côté voix et chorégraphies, l’ensemble est un peu léger. On le sait : la comédie musicale est un genre exigeant et qui ne pardonne pas. Les mélodies sont toutefois attrayantes et les acteurs ne manquent pas d’énergie et sont clownesques à souhait aussi…on dira que le spectacle gagnerait à insister sur le public qu’elle cible: enfantin ou adolescent. La fraîcheur des interprètes et leurs pitreries séduiront les plus jeunes et c’est donc un spectacle que l’on vous conseillera de voir seulement en famille et lorsque vous aspirez à beaucoup de légèreté !

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