Nicolas Ancion : Un marathon littéraire de 24 heures dans New York

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Par Nicolas Vidal – bscnews.fr / Nicolas Ancion commence aujourd’hui à New York un marathon littéraire de 24 heures autour de l’écriture d’un polar qui l’amènera dans plusieurs lieux de la Grosse Pomme en partenariat avec Languedoc Livre et Lecture. Cette performance sera visible en direct via les réseaux sociaux et sur le site de l’éditeur qui publiera le livre dans quelques semaines. Nous avons rencontré Nicolas Ancion quelques heures avec son départ pour New York afin qu’il nous livre les secrets et les coulisses d’un tel événement littéraire dans lequel il sera le héros principal.

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Nicolas, d’où est venue l’idée de ce marathon d’écriture organisé par Languedoc Livre et Lecture au Book Expo of America de New York ?
Je me suis déjà lancé le même défi en 2010 à la Foire du Livre de Bruxelles : 24h chrono pour écrire un roman sans dormir. J’ai beaucoup aimé cette aventure, épuisante, mais enivrante. J’avais envie de recommencer depuis longtemps, quand Languedoc-Roussillon Livre et Lecture m’a proposé de le faire à New York, je n’ai pas hésité une seconde.

Comment s’est porté le choix sur le genre du polar ?
Quand le temps est limité, il est important de placer des balises pour canaliser l’écriture. Cela me permet d’avoir des repères pour démarrer le début du manuscrit et des balises pour avancer sans trop respirer par la suite.

Comment vous préparez-vous à cette expérience ? Avez-vous déjà élaboré une stratégie ?
Le principe du marathon d’écriture, tel que je le pratique, c’est d’être le plus détendu et le plus concentré à la fois. Je dois parvenir à ce que la technique (la diffusion en direct du manuscrit sur le web en cours d’écriture, notamment, mais aussi les infos que je diffuse sur les réseaux sociaux pour dire où j’en suis) ne m’encombre pas trop. Donc je dois préparer les outils pour ne pas qu’ils me gênent sur le moment.

Avez-vous déjà anticipé des éléments de la trame ?
Pas du tout. C’est tout le plaisir. Ne penser à rien et me lancer dans le vide à la première minute puis voir où j’ai abouti 24 heures plus tard.

Ne craignez-vous pas la célèbre angoisse de la page blanche ?
Elle ne m’a jamais fait peur, celle-là. Écrire n’est pas un problème, l’imagination ne fait jamais défaut. C’est écrire un texte intéressant et captivant qui est plus compliqué.

En quoi ce processus de création est-il particulier ?
Il est particulier d’abord parce que je joue sans filet : tout le monde peut suivre l’avancée de mon manuscrit en toute transparence sur le web, en continu. Je ne triche pas, je ne filtre pas ce que je publie : on lit en direct le texte intégral, je ne choisis pas de diffuser les étapes quand j’en suis satisfait. Ensuite, c’est la seule opportunité pour moi d’écrire sans sortir du chantier en cours. Je commence et j’achève le livre d’une traite, sans recul, sans respiration. On ne fait jamais ça pour un roman, le texte est normalement trop long pour être écrit d’un jet. Enfin, c’est l’essentiel à mes yeux, cet exercice met vraiment l’écriture au centre de l’événement : pas l’auteur (comme dans les dédicaces), pas les livres (comme dans le top des ventes), pas la lecture (comme dans les lectures publiques). Et l’écriture, c’est le cœur de la vie d’un auteur.

On peut lire sur la présentation de l’événement  » Nicolas Ancion se laissera inspirer par la rumeur des lieux qui l’accueilleront « . Pouvez-vous nous présenter le cadre qui vous accueillera pendant ces 24 h 00 ?
Si tout se passe bien, je vais écrire le roman dans trois atmosphères différentes : dans le gigantesque salon Bookexpo America, le Salon du livre de New York pendant un tiers du temps, dans les lieux publics de Manhattan la nuit (cybercafés, Mc Do et autres Starbucks) et à l’Alliance française de New York pendant huit heures aussi. Comme les bons ouvriers en usine, je fais trois pauses de huit heures, dans trois lieux et trois atmosphères différents.

Qu’adviendra-t-il de votre texte ? Où pourra-t-on le découvrir et le lire ?
Dans quelques mois, à l’automne, le texte sera publié dans la collection Mondes en VF des éditions Didier FLE, où j’ai déjà publié un roman intitulé « La cravate de Simenon » (www.mondesenvf.com). Pendant la performance, on peut se rendre sur le site de l’éditeur pour lire le manuscrit. Entre le premier jet et la publication finale, bien entendu, il y aura un travail éditorial habituel : relecture, corrections, adaptation du texte pour le public bien précis de la collection, etc.

Au-delà de cet événement, avez-vous un roman en préparation ?
J’ai achevé il y a quelques jours un roman pour ados très sombre, que j’aime beaucoup, et je compte finaliser avant l’été un épais roman sur lequel je travaille depuis plusieurs années. Aux dernières nouvelles, il s’appellera « Déjà plus de 2 millions d’exemplaires vendus » et il racontera les déboires d’un nègre qui décide de ne pas écrire le roman qu’on lui a commandé, mais de partir à l’autre bout du monde.

Ce marathon d’écriture de 24H débouchera sur l’édition/diffusion/distribution éphémère et gratuite d’un e-book du roman policier écrit à cette occasion.

Où suivre en direct le marathon littéraire de Nicolas Ancion à New York ?

> Suivez cette performance sur Twitter #24lit ou sur le fil twitter de @nicolasancion ou sur le site de l’éditeur

> Suivez le post-it littéraire de Nicolas Ancion

> Suivez l’édition/diffusion/distribution éphémère et gratuite de l’ebook sur E-fractions Edition

> Le site de Nicolas Ancion ( Crédit Photo Dominique Houcmant )

> Un événement en partenariat avec Languedoc Livre et Lecture

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