Claude Simon : une esthétique de la (dé)composition

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Par Marc Emile Baronheid – bscnews.fr / Disparu en 2005, vingt ans après la consécration du prix Nobel de littérature, Claude Simon avait préparé soigneusement le choix de ses écrits qui seraient publiés en Pléiade, l’année suivante.

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Fer de lance, La Route des Flandres (1960), dont beaucoup parlent sans l’avoir lu encore. Exclus voire excommuniés, ses quatre premiers livres. Le second volume qui paraît respecte sa volonté. Il rassemble ses oeuvres des débuts « L’herbe (1958), Histoire (1967), Les corps conducteurs (1971), Leçon de choses (1975, puis Les Géorgiques (1981), l’Invitation (1988), récit narquois d’une visite de Claude Simon en Union Soviétique en 1986 et seul livre du présent tome dont la couverture ne porte pas la mention « roman ». Enfin L’Acacia (1989) et Le tramway 2001), écrit ultime plus Archipel et Nord, images de voyages en Finlande, deux textes non publiés en volume du vivant de leur auteur. La sélection opérée incarne les divers moments d’une oeuvre toujours en transformation. Des traits fondamentaux du corpus s’en dégagent, le moindre n’étant pas l’exploitation du gisement biographique et familial. S’affirme une mise en doute de la civilisation allant jusqu’au tableau de son effondrement, à travers le cataclysme guerrier. Austère Claude Simon ? Penseur à la géométrie froide sinon roide ? Plutôt peintre aux chatoiements stoïques, dont les nuances ne sont pas visibles à l’œil distrait. L’appareil critique conçu par Alastair B. Duncan et son équipe, les textes, plans et schémas de Claude Simon, relatifs à ses romans y préparent à souhait. L’introduction est un modèle et c’est un sceptique du genre qui l’affirme…

« Oeuvres II », Claude Simon, Gallimard – Bibliothèque de la Pléiade, 59 euros (prix de lancement)

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