Obama’s America : les mille visages de l’Amérique

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Par Candice Nicolas – bscnews.fr/ Alors que la course aux présidentielles bat son plein, Dorothy’s Gallery, American Center for the Arts – la plus américaine des galeries parisiennes – offre son soutien au candidat sortant, le candidat démocrate Barack H. Obama. Après « Obama in Paris » en 2008, l’exposition « Obama’s America – les mille visages de l’Amérique » est un évènement artistique, culturel et politique qui vous invite à découvrir la diversité de l’Amérique tout en vous rappelant les enjeux que soulève l’élection : crise économique, droits LGBT, éducation, santé, emploi…

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Coup d’envoi de cette célébration de la diversité culturelle, fondement de la culture américaine, le vernissage a eu lieu le 14 septembre, et l’évènement se prolonge jusqu’au 10 novembre, après les fameuses élections du mardi 6. C’est donc dans la galerie de la rue Keller, un festival continu de débats, concerts, conférences de deux mois. La série d’évènements vise à motiver les votants américains résidant en France, et à contribuer à la campagne démocrate, notamment par la vente d’œuvres. Vingt-cinq artistes apportent leur soutien à Obama, tout en exposant leur idée de l’identité américaine. Dorothy’s Gallery nous présente les milles visages que le pays qui fascine et qui irrite le plus au monde possède. En effet, si le premier président afro-américain fait l’objet d’une grande partie de cette exposition – au travers des œuvres de photographisme d’Emmanuelle Fèvre qui superposent au portrait d’Obama à des tranches de vies devenues historiques par exemple, il s’agit également de revoir l’Amérique en grand, celle de la variété, de la communauté et du multiculturalisme.

BSC NEWS a rencontré deux artistes de talent : Nelson Cabàn et Alexandra Boucherifi. Le premier a vécu aux USA et en Espagne avant de s’installer à Hong Kong. Il puise son inspiration artistique dans les méandres de la politique sociale et on peut retrouver certaines de ces œuvres… chez Obama lui-même ! La seconde vit en France et vous la connaissez peut-être déjà grâce aux deux seules expositions jamais consacrées à Lady Gaga qu’elle a organisées et son livre sur l’une des stars les plus controversées de notre époque, « The Secret Book on Lady Gaga ». Nelson Cabán a grandi dans les années 80 à New York. Très jeune il a compris l’impact que les arts visuels pourraient avoir sur les gens et la manière dont ils pourraient servir de medium à la présentation de son propre récit, et de sa réalité quotidienne.

Nelson, comment la création artistique a-t-elle un impact sur notre vie quotidienne à votre avis ?

Nelson Cabán : En tant qu’artiste, le processus créatif a toujours montré son importance et son impact potentiel sur la vie des individus et il peut servir de vaisseau pour faciliter le processus d’éducation, provoquer la discussion, avoir un impact sur le changement et stimuler la croissance.

Quelles sont vos principales sources d’inspiration ?

Nelson Cabán : La culture, l’histoire et l’éternel combat pour la justice sociale sont mes inspirations premières. Mon travail reflète donc non seulement un voyage personnel créatif mais sert également de représentations des réalités sociale, politique et culturelle de différents peuples, et ce de manière contemporaine et historique

Est-il juste de dire que votre art est en permanence centré sur les questions sociales et politiques ?

Nelson Cabán : Oui, tout à fait, pour moi il s’agit d’amener le public à réfléchir, à explorer la question des injustices dans le monde, mais surtout, à lui inculquer une certaine confiance en lui, à l’amener à faire de grandes choses.

Et où peut-on vous trouver en ce moment ?

Nelson Cabán : Je suis entre mon studio à Harlem (New York) et mon atelier de Hong Kong.

En 2011, l’Atelier Agüeybanà ouvre ses portes dans le quartier artistique de la fourmilière chinoise, le fameux Fo Tan. Nelson Cabán expose ses toiles en solo ou en collaboration avec d’autres artistes à travers le mondes, et surtout aux USA, à Hong Kong et au Japon. On lui a déjà consacré de nombreux articles dans des journaux et magazines prestigieux : Time Out Magazine, The New York Times, Clam Magazine, Metropolis Magazine, TV Globo et le BSC NEWS !!! Un artiste multiculturel aux multi talents, à suivre absolument…

Alexandra Boucherifi propose, elle, une approche anthropologique de la famille américaine des plus modernes. Papa, maman, bébé et Médor sont tatoués de la tête aux pieds et nous révèlent les facettes historiques, politiques, tendancieuses, artistiques, euphoriques de la « 2012 American Family ». Sa famille de bonhommes blancs et maculés de ce que la société a fait de nous, et fait encore de nous chaque jour, est une véritable métaphore filée de la grande « famille » américaine. Dans la « 2012 American Family » je demande le père. Le voici, en voilà, bariolé du nom des grandes industries qui font la puissance du pays : agroalimentaire, pétrole, automobile, mode…Mais l’artiste nous prévient, le genre de chacun n’est vraiment qu’une pure question de hasard, et la donne aurait pu être différente…Cette femme qui aurait pu née homme, est représentée par Alexandra comme la mère de l’Amérique. En effet, ses jambes soutiennent le Nouveau que l’on connaît, on y retrouve donc, les Noirs Américains avec comme représentants Martin Luther King Jr et Joséphine Baker, et les indiens, et son bassin, berceau de la naissance, nous offre le texte du « Bill of Rights ». On retrouve sur cette femme mère de l’histoire des Etats-Unis, pêle-mêle l’arrivée du Mayflower, les icônes de la Beat Génération, Jack Kerouac et William Burroughs, ainsi que Charles Bukowski, et puis les Oscars d’Hollywood, suivis des protagonistes féminins de la culture US : la statue de la liberté, Madonna et of course, Lady Gaga ! L’enfant n’a pas de prénom non plus, il représente l’espoir des futures générations, « future is bright » nous dit l’artiste. Sa conception à la Pollock est un hommage aux techniques du passé et une ouverture sur l’avenir, avec cette version 3D du all-over du maître. À ne pas oublier, le chien « Intel » – chien high tech, clin d’œil aux génies de Palo Alto (ville californienne de la prestigieuse Stanford University mais aussi des sièges de grandes compagnies de la Silicon Valley et où les Apple, Google, Facebook et autre ont vu leur succès devenir interplanétaire !) On retrouve bien sûr le nom de Mark Zuckerberg, le génie de Harvard et le papa de Facebook.

Dans la galerie comble, l’art et les idéaux politiques font bon ménage. Et à l’heure d’une possibilité de second mandat pour Obama, on se souvient et on anticipe, on regrette et on apprécie. Décidemment, les Etats-Unis, un pays que l’on adorera toujours détester…À noter, dans le cadre du Festival Bastille Quartier Libre, la culture Cajun sera à l’honneur le samedi. Au menu : concert, dégustation, film. À suivre le dimanche, les interventions du peintre Arnaud Prinstret et la chanteuse folk-rock Hannah Judson.

Exposition du 14 septembre au 10 novembre 2012
27, rue Keller – Paris XIe

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