
Joseph Vebret : une plume alerte et documentée
Par Emmanuelle de Boysson –bscnews.fr / Romancier, dramaturge, auteur d’anthologies et d’ouvrages sur l’histoire et la littérature, Joseph Vebret a dirigé le Magazine des livres et contribue à BibliObs, le portail littéraire du Nouvel Observateur. Sa biographie du comte Léon, bâtard de Napoléon, ressuscite un dandy excentrique, jouisseur, rebelle, au destin tragique. La plume alerte de Joseph Vebret – fort bien documenté, rend cette lecture passionnante, ce personnage très attachant.
Comment avez-vous eu l’idée de vous intéresser à ce bâtard de Napoléon ?
C’est la conjonction de plusieurs éléments : d’abord l’envie de me lancer dans un récit historique, une période de prédilection, le xixe siècle et un goût particulier pour la petite histoire de l’Histoire. C’est une époque où les vies sont riches, aventureuses, c’est un siècle qui sort de la Révolution et voit défiler le Directoire, le Consulat, l’Empire, la Restauration, la monarchie de juillet, le Second Empire et la IIIe République, avec cet homme incroyable que fut Napoléon. Léon s’est imposé parce que plus personne ne parle de lui, à croire qu’il ne reste que cette comptine que, marmots, nous chantions dans la cour de récréation : « Napoléon est mort à Sainte-Hélène/Son fils Léon lui a crevé l’bidon/On l’a trouvé assis sur une baleine/En train d’sucer les fils de son caleçon »… Je trouvais dommage que l’on s’intéresse au fils de « l’épouse polonaise », Alexandre Walewski, et non à son demi-frère Léon. J’ai un peu fouillé dans les livres de l’époque, sans grande conviction, et j’ai découvert que Napoléon a eu de nombreuses maîtresses, une cinquantaine au moins, bien qu’il limitait le temps consacré à ce type de distraction et qu’on lui prête plusieurs bâtards, c’est le mot que l’on …