La modernité troublante d’Oscar Wilde et d’Henry Miller

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Par Nicolas Vidal – bscnews.fr / «À quoi servent les livres s’ils ne ramènent pas vers la vie, s’ils ne parviennent pas à nous y faire boire avec plus d’avidité ? » pensait Henry Miller, ce à quoi aurait pu répondre quelques années avant Oscar Wilde «Il est absurde d’avoir une règle rigoureuse sur ce qu’on doit lire ou pas. Plus de la moitié de la culture intellectuelle moderne dépend de ce que l’on ne devrait pas lire.»

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Toute la quintessence du livre, élargie à celle de la culture, se matérialise dans ces deux voix littéraires majeures du 19e siècle. Olivier Larizza, que nous avons reçu récemment, évoquait un «enjeu de civilisation» entre le livre numérique et le livre papier. Pour ma part, je suis convaincu que cet enjeu de civilisation se joue plutôt dans l’affrontement entre la culture et l’empire du divertissement qui ne cesse de gagner du terrain, en tous lieux, en tout point et avec toujours plus d’ambition. Cela me rappelle le film «l’histoire sans fin», une oeuvre cinématographique majeure sur l’imagination et le livre de Wolfgang Petersen (1984) adapté du roman de Michael Ende. Un livre déconseillé par un vieux libraire à Bastien, un jeune garçon avide d’histoires, va le plonger au coeur d’une aventure périlleuse et extraordinaire, plongé dans un monde fantastique où il devra sauver Fantasia et ses habitants promis à une mort certaine sous l’effet d’un mal mystérieux, le néant. Ce n’est qu’aujourd’hui que je perçois toute la tragédie de ce film d’un monde qui disparaît. La culture est l’une des dernières passerelles vers l’imagination, le rêve et l’ouverture d’esprit face à la passivité coupable engendrée par le divertissement. Henry Miller et Oscar Wilde ont tous deux anticipé avec une grande modernité les défis majeurs auxquels nous devons faire face pour empêcher cela. Pour notre part, nous vous proposons de plonger dans l’univers de l’illustrateur italien Paolo Guido, de partir à la rencontre de Joseph Vebret à l’occasion de la sortie de son roman, de fouiller dans les coulisses du Festival du Film Indépendant de Los Angeles, de vous laisser magnétiser par Kicca & Intrigo ou de ne pas vous tromper de salle en Avignon à l’occasion du Festival Off et surtout de vous laisser porter par The Book Show où plusieurs artistes dessinent et évoquent leur livre préféré.
Ce double numéro du BSC NEWS MAGAZINE vous sera fidèle jusqu’au mois de septembre et tentera d’aiguiser votre curiosité pour ces deux longs mois d’été.

Lisez le BSC NEWS MAGAZINE de Juillet/août (N°49) en cliquant sur ce lien

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