
Raphaële Atlan : le Jazz entre introspection et excellence
Par Nicolas Vidal – bscnews.fr / Le Jazz Club accueille ce mois-ci Raphaële Atlan qui pour la sortie de son premier album Inner Storie nous propose un univers à la fois intimiste, profond et singulier. Entre introspection et excellence, la jeune artiste se fait une place sur la scène du Jazz vocal tout en laissant libre cours à ses inspirations et son talent. Dans cet album, Raphaële Atlan a su marier à merveille l’écriture, la création et l’exigence de son ambition. Un album envoûtant !
On sent chez vous une modernité dans votre musique, mais également les racines d’un jazz plus ancien. À quoi est due cette dualité dans votre création?
Mon parcours de musicienne a été le fruit d’un long apprentissage qui a commencé sur les bancs de l’American School of Modern Music de Paris puis auprès du pianiste Serge Forté. À cette époque j’étais une parfaite novice en matière de jazz et j’ai dû d’abord me familiariser avec les racines de cette musique, les negro spirituals, le gospel, le blues, mais également les grandes figures telles qu’Armstrong, Fats Waller, Ellington, avant d’avancer progressivement et par ordre chronologique vers le mainstream, le bop, le hard bop, etc. jusqu’aux formes les plus récentes de cette musique. C’est particulièrement au CMDL que j’ai pu découvrir ce qui se faisait de plus actuel et que cela m’a inspiré pour écrire ce premier album. J’y ai croisé de très nombreux artistes, ai assisté à beaucoup de concerts durant cette période, et me suis nourrie de toutes ces expériences avec une avidité sans précédent. Au fond, mes compositions sont le résultat de cette gestation de plusieurs années. C’est pourquoi l’on entend tout ce parcours dans mon écriture aujourd’hui.
Inner Stories n’est-il pas un premier album de l’introspection ?
Il y a en effet une grande part autobiographique dans les textes que j’ai écrits pour Inner Stories. Je crois qu’en tant que premier album conçu à une période charnière de ma vie, c’est-à-dire entre l’insouciance de la jeunesse et le côté plus réfléchi que l’on peut avoir à l’âge adulte, j’avais besoin d’exprimer mes questionnements, mes doutes, mes rêves et mes déceptions. On part …