Etes-vous une victime du shopping ? Vous est-il arrivé ce genre d’histoire, faire une folie et regretter ?
Ce genre d’histoire, heureusement non! Il m’est arrivé pourtant une fois d’acheter un cadeau dont le montant était exorbitant. Après cet achat, j’ai eu des sueurs froides: comment assumer cette folie? Où trouver l’argent? Faut-il rendre l’objet? Et puis je l’ai offert, le cadeau a plu, j’ai oublié mes craintes et je me suis débrouillée. C’est en me souvenant de cet épisode que j’ai eu l’idée du roman. C’était un point de départ, ensuite tout ce qui arrive à Félicien est pure fiction.
Qu’est-ce qui vous rend dingue dans cette société de consommation ?
Comme beaucoup de gens je suis parfois énervée par la place qu’ont pris les marques dans notre vie, par l’obsession de l’argent et le prix des choses. Aujourd’hui on part au Maroc un week-end pour le prix d’une paire de chaussures. Il y a quelque chose de fou là dedans.
Qui sont les proies les plus faciles ?
On est tous des proies mais pas pour les mêmes choses. Il y a toujours un moment où on se laisse tenter. Heureusement, on est humain! Le mieux est d’essayer de rester lucide et de prendre du recul avant d’acheter. Mais pas trop quand même sinon la vie deviendrait bien triste !
Comment lutter contre ce système ?
Un seul moyen: ne plus rien acheter!
La tragédie de Félicien est-elle plausible ? Avez-vous déjà eu vent de ce type d’escalade ?
La tragédie de Félicien est plausible. C’est un engrenage infernal qui l’entraîne. Il a fait une folie, il n’est plus lui-même. A partir de là tout peut arriver, même les aventures les plus saugrenues. Néanmoins, mon but n’était pas que ce soit plausible mais agréable à lire. Et drôle j’espère.
Parlez-nous de votre travail à France Inter… Des romans qui vous ont plu récemment.
A France Inter je suis réalisatrice de l’émission Noctiluque, une émission littéraire. Je suis en charge de la construction de l’émission mais aussi d’une séquence qui se nomme « Le portrait d’un roman » où l’animatrice, Brigitte Kernel, doit imaginer le contenu d’un roman à partir d’indices sonores. C’est très ludique et pour ça, je lis beaucoup. Mes derniers coups de cœur: « Cahier de l’été indien » de Marc Siguier (JC Lattès) et « En vieillissant les hommes pleurent » de Jean-Luc Seigle (Flammarion)
« Un cadeau » d’Eliane Girard (Buchet/Chastel) ( crédit photo : Catherine Gugelmann)