
Benjamin Lacombe: le Chevalier de la Gouache au pays des fées et des danseuses gitanes
Interview de Benjamin Lacombe / Propos recueillis par Julie Cadilhac – bscnews.fr/ Photo: Alyz Tale/ Un Herbier d’abord où l’on sent frissonner les feuilles et frémir le vent mutin dans les pissenlits-souffle, où l’on s’émerveille devant l’éclosion de délicates fées au coeur des pétales, où l’on se prend à croire ( ou du moins à espérer) vraiment l’existence réelle de ces créatures étranges.
Une histoire mystérieuse où non seulement l’on retrouve avec plaisir les topoï illustratifs de Benjamin Lacombe ( vieux portraits sépias ou encore une petite Alice et son lapin- peluche aux yeux rouges, garante de la portée hautement imaginaire du récit) mais où l’on est agréablement surpris aussi par la déclinaison virtuose d’un nouveau genre, celui des recherches naturalistes et des divagations en rhizomes et en floraisons. Un monument de littérature ensuite, Notre-Dame de Paris, l’imposant monstre aux 59 chapitres, auquel le téméraire Benjamin s’est confronté et s’est battu le pinceau vaillant! Vous vous en doutez, le Chevalier de la Gouache a triomphé! A éclot un livre-objet superbe dont la robe ferait pâlir de jalousie la belle Esmeralda elle-même! Alors, une fois de plus, on a eu envie de poser toutes les questions qui fourmillaient sur nos lèvres en découvrant ces nouvelles parutions. Quel est le secret de ces merveilles de gouache et d’huile, de fusain et de découpes délicates? Croyez-vous que cela naît dans une respiration, que c’est l’oeuvre d’un être simplement inspiré par des muses brillantes? Et bien non! Benjamin Lacombe ne tient son talent qu’à lui-même, qu’à son exigeante rigueur, son travail de documentation et sa façon éclairée et singulière de regarder le monde. Chaque coup de pinceau fait sens, se justifie et est au service de la poésie d’un texte, de la passion d’une oeuvre, du souffle d’un personnage. Alors on aime, oui, l’idée de le rencontrer dans son atelier et de l’entendre raconter avec espièglerie et enthousiasme ses dernières créations; on est séduit par ce garçon charmant qui est aussi brillant qu’affable, on se dit que vraiment, oui, on a bien de la chance d’avoir à portée de librairies les petites merveilles qu’il invente pour le plaisir oculaire ( et tactile!) des petits et des …