Refuser la mode molle d’un certain modernisme branché
Par Nicolas Vidal – bscnews.fr / Qu’il est à la fois passionnant et intimidant de se plonger dans les classiques. Mais c’est d’abord un mot qui nous renvoie à nos premières années de cours magistraux où quelques professeurs, que nous considérions comme bien peu facétieux, nous obligeaient à faire chambre commune avec une littérature opaque et lointaine. Je me souviens de pénibles immersions dans l’Assommoir de Zola où j’aurais mille fois préféré compter fleurette aux filles du coin.
Les classiques se sont vus attribuer bien malgré eux ce rôle o combien difficile de l’apprentissage littéraire dès le plus jeune âge « Pour découvrir les livres, lisez d’abord des classiques !». Ils ont représenté aux yeux de centaines de milliers d’élèves le premier contact avec le livre et ont donc ébauché pour ces jeunes esprits une certaine définition de la littérature. À tort peut-être. Car le livre classique est très souvent un univers entier de références situées dans une période très précise où existaient un langage, une écriture et une intelligence qu’il faut savoir appréhender pour comprendre et apprécier le texte. Ce sont peut-être des livres à dévorer lorsque la familiarité à la lecture est acquise.
Puis, il y a cet étrange dédain pour les classiques qui découle peut-être de cet apprentissage difficile. Souvent taxé de «vieillot», «ringard» ou de «has been» pour les plus téméraires, le classique est méprisé au bénéfice d’une littérature plus actuelle et très souvent plus inepte, car elle repose sur la seule volonté «de faire plus moderne». D’où « Rien n’est plus dangereux que d’être trop moderne; on risque de devenir soudain ultra démodé. » Oscar Wilde.
Aujourd’hui, nous avons bravé les modes molles d’un certain modernisme branché et nous vous proposons un numéro spécialement réservé à ces classiques que nous aimons tant. Ainsi, je vous invite à découvrir une sélection qui nous a semblé importante de remettre au goût du jour. Découvrez ou redécouvrez ce patrimoine culturel de plus en plus oublié au travers de chroniques et d’interviews de gens qui s’échinent à le faire survivre. Pour finir, nous n’avons pas limité notre sélection aux livres et nous avons élargi le propos à d’autres classiques culturels que nous nous faisons un plaisir de vous proposer dans ce 41ème numéro du BSC NEWS MAGAZINE.
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